Index | RSS des posts | RSS des commentaires | Twitter | Admin

Finch, de Jeff Vandermeer

dimanche 28 février 2010

Pas de traduction française.

Dans Finch, les mystérieux champigniens ont reconquis la cité torturée d'Ambergris, et l'ont placé sous le contrôle de leur police secrète : les Partiels, sortes d'hybrides mi-humains mi-champigniens. La maison Hoegbotton a été démantelée, et les habitants se massent autour de champignons géants hallucinogènes, délivrant la seule drogue capable de leur faire supporter leur quotidien.

Les camps de travaux forcés marchent à plein, en vue de la construction de deux tours inquiétantes...

Évoluant dans ce contexte trouble, le détective John Finch, qui vit avec son chat et son lézard domestiqués, est placé sur une affaire de double meurtre par ses employeurs champigniens. Il est encore bien loin de s'imaginer que cette enquête va l'amener à lever un des plus grands mystères de l'histoire d'Ambergris...


Dernier roman de JVM, Finch vient clore, du moins officiellement, le cycle de textes décrivant la cité imaginaire d'Ambergris. Prenant place quelques années après les évènements décrits dans Shriek : An Afterword, Finch suit le parcours du personnage éponyme, détective hard-boiled dans une Ambergris dont les côtés sombres sont à nouveaux à l'honneur (et à l'horreur).

Car les champigniens sont de retours, et ils ne sont pas du tout content.

C'est fou ce qu'il est fort. Dans cette cité, Vandermeer est capable de tout : humour absurde pratchettien, chronique historique et de vie (CoSaM), fresque retraçant l'histoire d'une famille et un conflit à l'échelle d'une ville (Shriek), et enfin thriller horrifique basé sur les mêmes éléments absurdes (et ridicules) que les précédents ouvrages. Et il arrive malgré tout à produire un thriller haletant, qui laisse souvent un goût de...moisissure dans la bouche.

Comme toujours, le style est irréprochable. Si Finch, qui se place chronologiquement en dernier dans le cycle d'Ambergris, est peut-être le plus "classique" des romans de JVM sur la forme (structure et narration linéaire), cela ne lui enlève rien de ses qualités littéraire et de divertissement.

Comme ces prédécesseurs, Finch joue avec les références et les auto-références. L'Albumuth Boulevard, la Manzikert Avenue, le Voss Bender Memorial, et même les fameux calamars d'eau douce :) sont autant d'éléments iconique de cette ville qui sont ici distillés au fil de l'enquête menée par son personnage principal. L'histoire d'Ambergris est fortement mise en valeur : certains des principaux ressorts scénaristiques sont basés sur des éléments des annexes de La Cité des Saints et des Fous (on en apprends plus sur les "voisins" d'Ambergris comme Stockton ou le Kalif), et Shriek occupe une place centrale dans l'intrigue de fond du roman.

Pour ces raisons, et même si il peut tout à fait être apprécié indépendamment, Finch gagne énormément à être lu après CoSaM et Shriek pour prendre tout son intérêt.


Finch est peut-être le moins impressionnant des trois livres d'Ambergris. Il n'en reste pas moins le meilleur livre que j'ai lu depuis le début de l'année, et un premier challenger pour le titre de meilleure lecture de l'année 2010.