tag:blogger.com,1999:blog-63501505381205434402024-03-12T23:40:56.158+01:00MartletJulien Martlethttp://www.blogger.com/profile/00587336744613503948noreply@blogger.comBlogger55125tag:blogger.com,1999:blog-6350150538120543440.post-62613343688690586872017-06-10T19:41:00.001+02:002017-06-11T19:33:43.715+02:00Borne, de Jeff VanderMeer<a href="https://images.gr-assets.com/books/1477487850l/31451186.jpg" imageanchor="1" ><img style="float: left; margin: 10px;" border="0" src="https://images.gr-assets.com/books/1477487850l/31451186.jpg" width="104" height="160" data-original-width="309" data-original-height="475" /></a>
<p>Dans un futur proche, les expériences génétiques débridées de la Compagnie ont mal tourné, et la population humaine semble avoir presque disparu, victime des nombreuses créatures terrifiantes qui hantent maintenant les ruines de la civilisation.</p>
<p>Dans une ville anonyme, siège de l'ancienne Compagnie, vit un duo : Rachel, qui survit en pillant les vestiges de la ville à la recherche des restes de la précieuse biotech abandonnée par ses occupants, et Wick, ancien employé de la Compagnie, qui recycle cette biotech pour fabriquer nourriture, systèmes de protection...et drogue, commodité nécessaire pour garder son indépendance et négocier des renseignements sur les faits et gestes des deux factions qui ravagent et se partagent la ville :</p>
<p>Mord, expérience ratée de la Compagnie, est un ours immense comme un immeuble et capable de voler. Révéré par certains comme un Dieu, il fait régner la terreur sur la ville avec sa troupe d'ours modifiés. S'oppose à lui la Magicienne, une ombre, une rumeur aux desseins inconnus, qui manipule des enfants génétiquement modifiés afin de renverser Mord par une guerre d'usure.</p>
<p>La ville est un champ de bataille figé, ou chacun survit dans l'ombre du conflit sans fin entre Mord et la Magicienne. Jusqu'au jour où Rachel rapporte d'une sortie un organisme ressemblant à un mix entre une plante verte et un poulpe : Borne.</p>
<p>Dernière oeuvre en date de son auteur, <i>Borne</i> est un roman beaucoup plus VanderMeerien que son fameux Annihilation, et donc nettement plus à mon goût. Borne me rappelle surtout son premier roman, <i>Veniss Underground</i>, par ses personnages et son univers torturés, sa créativité et la présence de l'Enfer sur Terre.</p>
<p>L'auteur a l'occasion d'exprimer certaines de ses principales forces : le world building, bien que limité, est intéressant, et le soin apporté à la description quasi anthropologique de certaines créatures est enthousiasmant. La relation délicate et complexe entre les principaux protagonistes n'aurait certainement pas fonctionné sous la plume d'un auteur moins talentueux. Et puis il y a le grain de folie bien sûr, dans les enjeux, dans la tête des personnages (encore un bel usage d'un narrateur incertain), et dans le simple postulat de base, où le ridicule devient Terreur.</p>
<p>Si je préfère le JVM worldbuilder au JVM terrifiant, c'est un livre que je ne peux que recommander, un livre de maturité où la sauvagerie s'exprime en retenue, un livre qui parle de l'humanité sous toutes ses formes.</p>
* Voir aussi <a href="http://www.quoideneufsurmapile.com/2017/05/borne-jeff-vandermeer-mums-will-be-mums.html">l'avis de Gromovar</a>Julien Martlethttp://www.blogger.com/profile/00587336744613503948noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-6350150538120543440.post-40470049303950994462016-04-18T21:18:00.001+02:002016-04-18T21:45:47.120+02:00Station Eleven, de Emily St John Mandel<a href="https://d.gr-assets.com/books/1451446835l/20170404.jpg"><img alt="" border="0" src="https://d.gr-assets.com/books/1451446835l/20170404.jpg" style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; width: 100px;" /></a><br><br>
<span style="font-style: italic;">Pas de traduction fran<i>çaise</i></span><br />
<br>
<p>Quatrième roman de son auteur et sorti en 2014, <em>Station Eleven</em> a reçu de nombreuses critiques élogieuses, suffisamment pour que je prenne le risque (rare) de le lire sans en connaître les thèmes ni le synopsis.</p>
<p style="text-align: center;"><em>“The oldest hath borne most; we that are young<br>
Shall never see so much nor live so long.”</em></p>
<p>C'est une impression que tous les lecteurs ne partageront peut-être pas, mais je rapproche <em>Station Eleven</em> d'un autre roman récent qui abordait des thèmes généralement du domaine de la littérature blanche, et ce dans un décor post apocalyptique : <em>La Route</em>, de Cormac McCarthy. L'humanité mise en face d'une catastrophe qui trace une ligne délimitant un avant et un après.</p>
<p><em>La Route</em> se concentrait sur le thème de l'humanité (quel choix de "vie" fait-on lorsqu'on est face à une situation qui a passé le stade du désespoir). Cette question est bien présente dans <em>Station Eleven</em>, mais elle n'est pas aussi centrale (en partie à cause d’un contexte différent).</p>
<p><em>La Route</em> nous faisait suivre un duo de protagonistes sans Histoire, et aussi bruts que possible pour les rendre universels. <em>Station Eleven</em> s'intéresse davantage à la façon dont la Catastrophe nous transforme, et transforme notre relation aux autres. Le livre est partagé à parts égales entre souvenirs du passé et exploration de la situation post-catastrophe.</p>
<p style="text-align: center;"><em>"Survival is insufficient"</em></p>
<p>Ce n'est en aucun cas un livre dont l'intérêt repose sur son scénario, ou ses qualités d'anticipation. Si vous êtes un(e) habitué(e) du genre, vous n’y trouverez rien de bien nouveau. Tout repose sur le traitement des personnages, leurs états d'âme, leurs interactions. Une connaissance minimale des thèmes de certaines oeuvres shakespeariennes permettra d'en tirer une saveur supplémentaire, mais c'est complètement facultatif.</p>
<p>Un peu paradoxalement, <em>Station Eleven</em> comporte de nombreux éléments de genre ou de culture populaire dans son "décor" (références à Star Trek, aux Comics, et à la marge aux consoles de jeux et autres iPad) mais présente des préoccupations qui sont plutôt celles de la littérature blanche.</p>
<p style="text-align: center;"><em>"Hell is the absence of the people you long for."</em></p>
<p>A la lecture, mon principal regret est que l'auteur n'ait pas fait le choix d’un format plus long, lui donnant le loisir d’explorer plus profondément ses thématiques ainsi que le microcosme que représente la troupe de la Traveling Symphony (la troupe de théatre qui forme un des coeurs du récit). Emily St John Mandel avait indéniablement les moyens de développer certains éléments souvent rencontrés dans ce type de roman (par exemple, le personnage du faux prophète) afin d’exprimer une idée plus intéressante et plus personnelle.</p>
<p>Sans parler de son principal apport sur le plan de l'anticipation : la réflexion sur la transmission de la culture dans une société décomposée. L'idée est ô combien intéressante, mais son traitement est si succinct qu'il est difficile de ne pas en être frustré.</p>
<p>Ces défauts empêchent <em>Station Eleven</em> de s’approcher du titre de chef d’oeuvre, mais ne sont pas rédhibitoires pour autant : il reste un livre au dessus du lot qui finira probablement dans mes meilleures lectures de l’année.</p>Julien Martlethttp://www.blogger.com/profile/00587336744613503948noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6350150538120543440.post-42423795334511142762014-12-30T21:47:00.002+01:002014-12-30T21:48:02.836+01:00Ma meilleure lecture de l'année 2014....<p>Il s'agit de <a href="http://www.amazon.fr/CIEN-SOLEDAD-GABRIEL-GARCIA-MARQUEZ/dp/8497592204">Cien años de soledad, de Gabriel Garcia Marquez.</a></p>
<p>Une lecture trop longtemps reportée : j'ai souvent un peu d'appréhension à lire un monument unanimement encensé. C'était un tort.</p>
<p>Excellente année 2015 à tous :-)</p>Julien Martlethttp://www.blogger.com/profile/00587336744613503948noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-6350150538120543440.post-19550036509916633972012-12-31T17:26:00.000+01:002012-12-31T17:27:22.884+01:00Ma meilleure lecture de l'année 2012...<p>Il s'agit de <a href="http://www.sfsite.com/12a/qs141.htm">Quin's Shanghai Circus</a>, d'Edward Whittemore.</p>
<p>C'est de la bonne. Lisez-le.</p>
<p>Excellente année 2013 à tous.</p>
Unknownnoreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-6350150538120543440.post-81192834101282598512012-05-31T18:50:00.001+02:002012-05-31T19:53:40.488+02:00Flashback, de Dan Simmons<a href="http://4.bp.blogspot.com/-61-7QTAbLk8/T1o_GkULcSI/AAAAAAAACJs/D2GJmRIjsYY/s1600/flashback.jpg"><img alt="" border="0" src="http://4.bp.blogspot.com/-61-7QTAbLk8/T1o_GkULcSI/AAAAAAAACJs/D2GJmRIjsYY/s1600/flashback.jpg" style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; width: 100px;" /></a><br />
<span style="font-style: italic;">Traduction fran<i>çaise : Flashback</i></span><i><span class="legendtitle"> (Robert Laffont)</span></i><br />
<br />
<i>"En 2035, l'Amérique a beaucoup changé. Le Monde aussi. Nick
Bottom, un ancien policier de Denver, à peu près ruiné, et qui vit
d’allocations sociales, comme la plupart des Américains, est engagé par
le multimilliardaire japonais Hiroshi Nakamura pour reprendre l’enquête
sur l’assassinat de son fils Keigo et de la compagne de celui-ci,
survenu six ans plus tôt. Nick a enquêté à l’époque sur cette affaire
mais depuis la mort de sa femme, Dara, dans un accident de voiture, il a
quitté la police parce qu’il est devenu accro au flashback, une drogue
illégale. Le
flashback permet de revivre des souvenirs parfaits. Toute
l’Amérique s’adonne au flashback : c’est pour les plus jeunes le moyen
de revivre leurs pires turpitudes et pour les plus vieux celui de
retourner dans le monde idéal d’autrefois.<br />Car l’Amérique, en
faillite financière, politique et morale, s’est désintégrée. Le Nouveau
Mexique a été envahi par les hispaniques de la reconquista et la
Californie risque de l’être. Plusieurs États ont proclamé leur
indépendance.<br />Par ailleurs, la Chine a éclaté en Royaumes Combattants
et des troupes américaines mercenaires y mènent des
guerres de pacification sans espoir pour le compte du Japon néo-féodal.
Israël a été détruit par onze bombes thermonucléaires et les quelques
dizaines de milliers de survivants, accueillis par les États-Unis, ont
été parqués dans des camps. Et surtout le Califat Global étend son
emprise totalitaire sur l’ensemble de la planète…" (Editeur)</i><br />
<br />
<br />
L'univers dans lequel se déroule l'action de Flashback est un futur proche (2035) dans lequel toutes les peurs profondes de l’Amérique conservatrice se sont concrétisées : terrorisme rampant, islam radical lancé à la conquête du monde, mise en minorité de la "race blanche" par les latinos dans la sun belt, immigration clandestine incontrôlée, faillite de l’État providence sous le poids de programmes sociaux démesurés, perte d'influence géopolitique du pays, et enfin démembrement des États-Unis et asservissement de ses citoyens aux intérêts asiatiques et à la drogue. Dans ce contexte, qui apparait comme un assemblage de clichés, on suit les aventures de Nick Bottom, flic drogué au Flashback, Val, son fils délinquant, et Léonard, le beau-père de Nick et professeur d'université émérite.<br />
<br />
Le contexte géopolitique, tel que présenté ici, ressemble beaucoup à ceux que l'on peut trouver dans certains livres de jeu de rôles futuristes, mais les jeux de rôles ont en général des univers plus poussées, et avec moins de clichés que dans ce dernier Simmons. Car avec les informations présentées ici, vous savez déjà tout : Simmons ne cherche à aucun moment à développer les motivations, rapports de forces, enjeux, ou tout autre élément qui pourrait donner une certaine épaisseur et crédibilité à son propos : <br />
<br />
La Chine s'est désagrégée, puis divisée entre multiples seigneurs de guerre en combat constant ? Soit. Pourquoi ? Comment ? On n'en saura pas plus.<br />
<br />
L’Union Européenne à ouvert ses portes à l'immigration venue du Moyen-Orient, et a été absorbée dans le "bloc" islamiste ? Soit. Le sujet ne sera jamais développé.<br />
<br />
Les États-Unis, criblés de dettes, ont subitement et simplement décidés d'abandonner leur souveraineté et de devenir les laquais de l'ONU et d'un Japon devenu subitement la première puissance politique de la planète ? Cela semble peu probable (on ne parle pas de la Grèce, mais d'une superpuissance militaire), et pourtant Simmons ne cherchera jamais à donner la moindre explication à peu près vraisemblable pour expliquer ces évènements.<br />
<br />
Un travail de recherche de base a été effectué sur l'économie, mais limité à une régurgitation des théories anti-keynésiennes (et simplifiées de manière consternante en "les programmes sociaux entraînent inévitablement la décadence d'une société"). Au delà de cette "recherche" de base, Simmons ne
présente aucune réflexion sur la géopolitique ou sur l'économie. Il ne s'y essaie
même pas, se contentant de s'en servir comme toile de fond pour colorer
son récit. <br />
<br />
Or si le scénario dans son ensemble est intéressant et tiens la route (hormis la fin qui me parait on ne peut plus improbable, et le sous-texte pathétique), les clichés et autres simplifications ne s'arrêtent pas à l'univers, puisqu'on voit apparaitre beaucoup des lieux communs du cyperbunk et du policier hardboiled, avec notamment pour personnage principal un ancien flic brillant dont la femme est morte, et qui s'est réfugié dans la drogue pour en définitive se faire éjecter de la police... Le démarrage est par ailleurs des plus poussif, et la scène de dialogue d'introduction entre Nick et son nouvel employeur japonais atteint des sommets dans l'insipide.<br />
<br />
A noter que, le Japon disposant d'une place importante dans cette histoire, Simmons à fait le
choix d'en utiliser la langue d'une manière complètement débridée (des dizaines de
phrases et de termes japonais sont utilisés dans le livre) et surtout
catastrophique, puisque de nombreuses erreurs sont à déplorer : syntaxe,
orthographe, grammaire, tout y passe, même des fautes de frappe comme l'ami Daichi Omura qui devient Daichu Omura, page 441. Seul point positif :
l'utilisation judicieuse de "seppuku" plutôt que "harakiri", sans quoi
j'aurais prescrit l'éventrement.<br />
<br />
Que conclure après ça, si ce n'est qu'il s'agit pour moi d'une œuvre à fort potentiel, écrite avec nonchalance et une grande paresse intellectuelle par un auteur très talentueux, qui a limité ses recherches au minimum syndical pour sortir le plus rapidement possible un livre qui lui permette de cracher sa frustration sur les choix politiques qui sont opérés dans son pays, le tout sous couvert d'une fiction pas désagréable à lire, mais très en deçà de ce que son auteur est capable de produire.<br />
<br />
D'autres avis :<br />
* <a href="http://www.traqueur-stellaire.net/2012/05/flashback-dan-simmons/%20">Guillaume "Traqueur Stellaire"</a><br />
* <a href="http://quoideneufsurmapile.blogspot.fr/2012/03/no-future-in-americas-dreaming.html">Gromovar "Quoi de neuf sur ma pile ?"</a>Unknownnoreply@blogger.com8tag:blogger.com,1999:blog-6350150538120543440.post-83501257917181379302012-05-03T20:59:00.000+02:002012-05-03T23:17:33.062+02:00The Magister Trilogy, de Celia Friedman<a href="http://images.amazon.com/images/P/1841495328.01._SX140_SY225_SCLZZZZZZZ_.jpg"><img alt="" border="0" src="http://images.amazon.com/images/P/1841495328.01._SX140_SY225_SCLZZZZZZZ_.jpg" style="cursor: hand; cursor: pointer; float: left; margin: 0 10px 10px 0; width: 100px;" /></a><br />
<span style="font-style: italic;">Traduction fran<i>çaise : la </i></span><i><span class="legendtitle" title="Trilogie des Magisters 1, La - Festin d'âmes">Trilogie des Magisters (Bragelonne)</span></i><br /><br/>
<i>The Magister Trilogy</i> est une oeuvre de Fantasy prenant place dans un univers pseudo-médiéval très classique, fait d'intrigues politiques, d'aventures et de magie. Vous n'avez pas encore fui ? Dans ce cas, cette trilogie mérite peut-être votre attention.<br />
<br />
<br />
<br />
La substance de la série de Celia Friedman peut se résumer à ces quelques questions : Que feriez-vous si vous disposiez de pouvoirs magiques dont la seule limite est sa source : votre propre vie ? Que feriez-vous si chaque utilisation de cette magie réduisait votre espérance de vie d'une heure, d'un jour, d'une semaine ? Que feriez-vous maintenant si cette source n'était plus votre propre vie, mais celle de personnes "choisies" aléatoirement de part le monde, dont vous n'avez aucun moyen de connaître l'identité ?<br />
<br />
Quand une menace millénaire promet la destruction de la civilisation, et que seule la magie semble en mesure de la contrer, c'est un dilemme des plus déchirants qui s'offre aux hommes et femmes de pouvoir de ce monde.<br />
<br />
J'avais été agréablement surpris par la qualité du premier tome de cette série, que j'avais lu un peu par hasard en 2009 ou 2010. Celia Friedman (auteur de nombreux romans de SF et Fantasy, notamment en tant que C.S. Friedman) arrive à mélanger des intrigues politiques raisonnablement captivantes, une magie dont la forme change un peu de l'ordinaire et est étroitement liée au récit, et des personnages assez peu nombreux pour les standards actuels mais intéressants par leur (in)humanité. L'ambiance est par ailleurs plus sombre que la moyenne, et n'est pas sans rappeler les références habituels du (sous-)genre que sont GRRM ou Bakker.<br />
<br />
Pas de syndrome Erikson* ici, malgré le statut de demi-dieux des <span style="font-style: italic;">Magisters</span>, car l'utilisation de la magie est contrôlé par un système de loi explicites ou tacites qui oblige ces êtres surpuissants à conserver une certaine mesure dans leurs actes pour ne pas risquer l'ire de leur pairs. Des lois dont l'application parait au premier abord assez peu crédible, mais que l'auteur arrive graduellement à justifier à mesure de l'avancée du récit.<br />
<br />
Si le deuxième tome continue globalement sur la même lancée, le troisième et dernier (lu il y a quelques jours) ne parvient pas complètement à conclure l'histoire de manière satisfaisante. Certaines pistes prometteuses semblent laissées à l'abandon, quand d'autres surgissent un peu de nulle part. A noter aussi la romance Kamala/Colivar, digne de la chick lit la plus décomplexée (et qui est le meilleur exemple d'une certaine perte de contrôle de l'auteur sur la psychologie de ses personnages, dans ce dernier tome), et les dialogues souvent un peu faibles et creux (tout de même dans la bonne moyenne pour le genre).<br />
<br />
Point positif, la série bénéficie d'un rythme assez constant du début à la fin, ce qui n'est pas une mince affaire sur un tel nombre de pages. <br />
<br />
Alors, au final, que penser de cette <i>Magister Trilogy</i> ? Que si la Fantasy épique est votre "came", vous y trouverez très probablement le fix qu'il vous faut pour patienter jusqu'au prochain Martin, Bakker, etc... Que si le genre vous indiffère, ou vous à finalement lassé, <i>The Magister Trilogy</i> a peu de chances de raviver la flamme, mais pourra toujours occuper un trajet en train ou en avion sans grand déplaisir.<br />
<br />
<br />
(*) utilisation complètement débridée et improbable de la magie, cassant l'immersion et faisant perdre tout intérêt ou crédibilité au récit.Unknownnoreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-6350150538120543440.post-23063621095843796602010-09-12T11:25:00.004+02:002011-12-19T17:45:23.874+01:00OnirismesLe site web d'<a href="http://onirismes.com">Onirismes</a> est officiellement en ligne depuis ce matin.<br /><br /><br /><a href="http://onirismes.com">Onirismes </a>est un webzine bilingue (français - anglais), spécialisé dans la publication de nouvelles de fiction et de poésie, relevant des littératures de l'Imaginaire (fantasy, fantastique, science-fiction, et variations interstitielles diverses).<br /><br />Si je vous en parle sur ce blog, c'est que ce webzine est fondé par votre serviteur, et co-édité avec <a href="http://psycheinhell.wordpress.com/">Hélène</a>. D'autres membres éminents de la blogosphère nous ont déjà rejoints :)<br /><br />Pour plus d'information sur les buts de notre webzine, ainsi que sur le type de textes que nous souhaitons publier, retrouvez-nous sur : <a href="http://onirismes.com/">http://onirismes.com/</a><br /><br />Pour toute information supplémentaire, vous pouvez également contacter <a href="http://onirismes.com">Onirismes </a>via <a href="mailto:contact@onirismes.com">contact@onirismes.com</a>.Unknownnoreply@blogger.com7tag:blogger.com,1999:blog-6350150538120543440.post-18996570784272316172010-04-07T11:43:00.003+02:002011-12-19T17:45:23.943+01:00The Sad Tale of the Brothers Grossbart, de Jesse Bullington<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://images.amazon.com/images/P/0316049344.01._SX140_SY225_SCLZZZZZZZ_.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 10px 0;cursor:pointer; cursor:hand;width: 140px; height: 210px;" src="http://images.amazon.com/images/P/0316049344.01._SX140_SY225_SCLZZZZZZZ_.jpg" border="0" alt="" /></a><br /><span style="font-style:italic;">Traduction française prévue (Bibliothèque Interdite).</span><br /><br />Nous sommes en Europe, au XIVème siècle. Alors que la peste noire finie de dévaster villes et campagnes, les frères Grossbart se moquent bien de la misère qui sévit autour d'eux. Spécialisés dans le pillage de tombes, les deux frères font leur richesse sur le dos des innocents. Convaincus d'être le bras armé de la Vierge Marie, ils décident de partir dans un périple pour s'approprier les richesses des "hérétiques" d'orients...mais trouveront bien des obstacles sur leur chemin.<br /><br />Bullington soutiens avoir écrit ce livre (son premier roman) en réaction à la manie (plus ou moins) récente de "glamouriser" les voleurs, mercenaires, et autres sombres personnages dans les romans de Fantasy (on pense à Locke Lamora évidemment, ou à du Abercrombie, etc...) On n'a pas de mal à le croire, au vue tant de la forme que du fond de ce "conte" (à la Grimm), dont le contenu de violence et d'immoralité est rarement atteint dans le genre.<br /><br />Un des points forts de ce roman tiens dans la personnalité des frères Grossbart, des antihéros assez intéressants : très bons combattants, car particulièrement vicieux et sans morale, ils se cachent derrière une interprétation toute personnelle de la religion (leur "Sainte Patronne" est, ironiquement, la Vierge Marie) pour s'accorder l'absolution après leur crimes les plus abjectes (la fiction en rejoindrais presque la réalité).<br /><br />L'environnement est également très intéressant, car mis en valeur par de nombreux petits détails bien ancrés dans la réalité historique de l'époque (l'auteur semble assez érudit sur cette période).<br /><br />Le style de l'auteur ne gâche rien, bien au contraire : l'intérêt de cette lecture, malheureusement pas toujours bien rythmé ni passionnante dans ses rebondissements, tiens bien souvent à l'écriture très particulière du récit. C'est particulièrement visible dans les dialogues, de l'anglais oral bien gras, notamment entre les frères, qui ne manquent pas de repartie.<br /><br />Le principal problème, à mon sens, viens du développement de l'intrigue, qui souffre de n'être généralement qu'une succession de scènes épisodiques. L'intérêt n'évolue jamais vraiment au delà de sa situation initiale (la "scène d'introduction" est certes particulièrement percutante) et s'effiloche au fur et à mesure de rencontres souvent sans queue ni tête.<br /><br />L'élément fantastique (que je ne révèlerai pas, pour ne pas gâcher la lecture) est peut-être finalement l'élément déclencheur de cette perte d'intérêt, car ridicule et mal utilisé. C'est très dommage, et à ce compte j'aurais préféré une fiction historique pure, avec des deus ex machina plus censés.<br /><br />Je résumerai en disant qu'il s'agit pour moi d'un coup dans l'eau, mais d'un auteur qui aurait raison de persévérer : si je n'ai pas adhéré à ses choix de narration, il a toute les qualités techniques requises pour nous sortir prochainement de la très bonne fiction.Unknownnoreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-6350150538120543440.post-57843897830437164912010-02-28T13:26:00.001+01:002011-12-19T17:45:24.029+01:00Finch, de Jeff Vandermeer<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://images.amazon.com/images/P/0980226015.01._SX140_SY225_SCLZZZZZZZ_.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 10px 0;cursor:pointer; cursor:hand;width: 140px; height: 205px;" src="http://images.amazon.com/images/P/0980226015.01._SX140_SY225_SCLZZZZZZZ_.jpg" border="0" alt="" /></a><br /><span style="font-style:italic;">Pas de traduction française.</span><br /><br />Dans Finch, les mystérieux champigniens ont reconquis la cité torturée d'Ambergris, et l'ont placé sous le contrôle de leur police secrète : les <span style="font-style:italic;">Partiels</span>, sortes d'hybrides mi-humains mi-champigniens. La maison Hoegbotton a été démantelée, et les habitants se massent autour de champignons géants hallucinogènes, délivrant la seule drogue capable de leur faire supporter leur quotidien.<br /><br />Les camps de travaux forcés marchent à plein, en vue de la construction de deux tours inquiétantes...<br /><br />Évoluant dans ce contexte trouble, le détective John Finch, qui vit avec son chat et son lézard domestiqués, est placé sur une affaire de double meurtre par ses employeurs champigniens. Il est encore bien loin de s'imaginer que cette enquête va l'amener à lever un des plus grands mystères de l'histoire d'Ambergris...<br /><br /><br />Dernier roman de JVM, <span style="font-style:italic;">Finch</span> vient clore, du moins officiellement, le cycle de textes décrivant la cité imaginaire d'Ambergris. Prenant place quelques années après les évènements décrits dans <span style="font-style:italic;">Shriek : An Afterword</span>, <span style="font-style:italic;">Finch</span> suit le parcours du personnage éponyme, détective <span style="font-style:italic;">hard-boiled</span> dans une Ambergris dont les côtés sombres sont à nouveaux à l'honneur (et à l'horreur).<br /><br />Car les champigniens sont de retours, et ils ne sont pas <span style="font-style:italic;">du tout</span> content.<br /><br />C'est fou ce qu'il est fort. Dans cette cité, Vandermeer est capable de tout : humour absurde pratchettien, chronique historique et de vie (<span style="font-style:italic;">CoSaM</span>), fresque retraçant l'histoire d'une famille et un conflit à l'échelle d'une ville (<span style="font-style:italic;">Shriek</span>), et enfin thriller horrifique basé sur les mêmes éléments absurdes (et ridicules) que les précédents ouvrages. Et il arrive malgré tout à produire un thriller haletant, qui laisse souvent un goût de...moisissure dans la bouche.<br /><br />Comme toujours, le style est irréprochable. Si <span style="font-style:italic;">Finch</span>, qui se place chronologiquement en dernier dans le cycle d'Ambergris, est peut-être le plus "classique" des romans de JVM sur la forme (structure et narration linéaire), cela ne lui enlève rien de ses qualités littéraire et de divertissement.<br /><br />Comme ces prédécesseurs, Finch joue avec les références et les auto-références. L'<span style="font-style:italic;">Albumuth Boulevard</span>, la <span style="font-style:italic;">Manzikert Avenue</span>, le <span style="font-style:italic;">Voss Bender Memorial</span>, et même les fameux calamars d'eau douce :) sont autant d'éléments iconique de cette ville qui sont ici distillés au fil de l'enquête menée par son personnage principal. L'histoire d'Ambergris est fortement mise en valeur : certains des principaux ressorts scénaristiques sont basés sur des éléments des annexes de <span style="font-style:italic;">La Cité des Saints et des Fous</span> (on en apprends plus sur les "voisins" d'Ambergris comme Stockton ou le Kalif), et <span style="font-style:italic;">Shriek</span> occupe une place centrale dans l'intrigue de fond du roman.<br /><br />Pour ces raisons, et même si il peut tout à fait être apprécié indépendamment, <span style="font-style:italic;">Finch </span>gagne énormément à être lu après <span style="font-style:italic;">CoSaM</span> et <span style="font-style:italic;">Shriek</span> pour prendre tout son intérêt.<br /><br /><br /><span style="font-style:italic;">Finch </span>est peut-être le moins impressionnant des trois livres d'Ambergris. Il n'en reste pas moins le meilleur livre que j'ai lu depuis le début de l'année, et un premier challenger pour le titre de meilleure lecture de l'année 2010.Unknownnoreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-6350150538120543440.post-47014151951701567802009-12-27T14:54:00.001+01:002011-12-19T17:45:24.053+01:00A Madness of Angels, de Kate Griffin<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://images.amazon.com/images/P/1841497339.01._SX140_SY225_SCLZZZZZZZ_.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 10px 0;cursor:pointer; cursor:hand;width: 140px; height: 220px;" src="http://images.amazon.com/images/P/1841497339.01._SX140_SY225_SCLZZZZZZZ_.jpg" border="0" alt="" /></a><br /><br /><span style="font-style:italic;">Pas de traduction française.</span><br /><br />Deux ans après son décès brutal, Matthew Swift se réveille dans son lit, dans la capitale britannique. La dernière fois qu'il fut à l'affiche parmi la communauté des sorciers londoniens, il était pourtant tout ce qu'il y a de plus mort. Désorienté, et dénué de ses anciennes relations dans le Londres magique, Matthew Swift n'a maintenant plus qu'une seule idée en tête : se venger de son mystérieux agresseur. Il ne lui reste plus qu'à se mettre d'accord avec les êtres étranges qui ont élus domicile dans son corps...<br /><br /><br />Il y a près de six mois, Salvek <a href="http://fantasyaupetitdejeuner.blogspot.com/2009/06/madness-of-angels-par-kate-griffin.html">nous faisait découvrir</a> <span style="font-style:italic;">A Madness of Angels</span>, premier roman "adulte" de Kate Griffin. Une petite recherche informait alors que cette dernière avait déjà sévi au rayon jeunesse sous le nom de Catherine Webb.<br /><br />Les quelques avis trouvés ça et là sur le web anglophone semblaient confirmer un avis globalement très positif, et je m'empressais de dénicher le dit ouvrage dans une des librairies anglophone de la capitale.<br /><br />Et puis rien. Comme un autre "précieux" objet bien connu des lecteurs de Fantasy, AMoA disparaissait sous une pile, attendant son heure près d'une demie année...<br /><br />Nul besoin pour vous de patienter aussi longtemps que moi (du moins, si vous êtes anglophones). Parfois comparé (comme beaucoup d'autres) au fameux <span style="font-style:italic;">Neverwhere</span> de Gaiman, AMoA n'a pas à rougir de la comparaison. Pour tout dire, il dépasse même parfois l'oeuvre du maitre...<br /><br />Laissez moi tout d'abord vous donner une information : Kate Griffin a 23 ans. Et ce qui est très très fort, c'est que ça ne se voit pas. Techniquement, la demoiselle enterre l'essentiel de ses collègues en littérature de l'Imaginaire. Quand au fond, il fait preuve de suffisamment d'épaisseur pour faire de AMoA un <span style="font-style:italic;">page-turner</span> très efficace.<br /><br />Le principal point fort de ce roman tiens avant tout à son evironnement : Griffin est une <span style="font-style:italic;">Londoner</span>, et parvient a joliment retranscrire l'atmosphère particulière de la capitale britannique (car ce roman parle, avant tout, de Londres). La mythologie Londonienne et son imaginaire collectif sont intégrés à la fois en toile de fond et comme éléments majeurs de l'intrigue.<br /><br />Le scénario reste somme toute très classique : personnage principal partiellement amnésique; mentor tout puissant passé du côté obscur, dont les lieutenants sont des <span style="font-style:italic;">semi-boss</span> interposés à intervalles réguliers; créature ténébreuse qui poursuit inlassablement sa proie, etc...<br />Il est malgré tout très accrocheur, et profite de l'enthousiasme et des dialogues <span style="font-style:italic;">witty</span> composés par l'auteur.<br /><br />Mon bémol, si il y en a un, concernerait la profondeur somme toute limité de ce roman, et de l'aspect un peu trop linéaire du récit. L'histoire est agréable à suivre, et l'ambiance de cette ville imaginaire colle joliment au Londres réel, mais cela s'arrête là. Pas de grands questionnements, et pas de tristesse de quitter cet imaginaire, même si certaines questions sont laissées en suspens (pour une probable suite dans le même univers).<br /><br />Il s'agit quoi qu'il en soit un très bon roman, d'une auteur particulièrement prometteuse, et je ne peux que le conseiller aux amateurs de fantasy urbaine, ou tout simplement de bons romans.Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6350150538120543440.post-68966243720298783332009-07-30T11:15:00.004+02:002011-12-19T17:45:24.109+01:00Ма́стер и Маргари́та<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://images.amazon.com/images/P/225303729X.01._SY190_SCLZZZZZZZ_.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 10px 0;cursor:pointer; cursor:hand;width: 100px;" src="http://images.amazon.com/images/P/225303729X.01._SY190_SCLZZZZZZZ_.jpg" border="0" alt="" /></a><br /><span style="font-style:italic;">Traduction française : Le Maitre et Marguerite</span><br /><br /><br />Vous connaissez ces livres dont vous entendez parler depuis des lustres, qui traînent dans la bibliothèque de vos parents puis dans la vôtre, qui sont sensés être des classiques incontournables, mais que vous n’avez toujours pas lus ? Non ? Eh bien tant pis pour vous.<br /><br />En tout cas, Le Maître et Marguerite est longtemps resté dans cette catégorie pour moi, pour la simple et bonne raison que je n’arrivais pas à me faire une idée de ce que j’allais lire en attaquant ce roman. Il est possible que je ne parvienne pas forcément à clarifier les choses pour vous au travers de cette critique. En tout cas dès que j’ai compris qu’il s’agissait du diable débarquant à Moscou, je me suis empressé d’attaquer cette lecture !<br /><br />Il est d’abord important de poser quelques éléments de contexte pour mieux comprendre cette œuvre. Mikhaïl Boulgakov est un auteur russe (d’origine Ukrainienne) du début du siècle. Auteur de théâtre et de romans, il a été en conflit permanent avec la censure de la Russie Stalinienne. Il commença à écrire Le Maître et Marguerite en 1928, et mourut en 1940 avant d’en avoir achevé la 4è version. Sa femme termina le roman grâce aux notes de son mari. Une première version censurée (12% du texte en moins) parût au début des années 60, mais la version complète de parût qu’à la fin des années 60. Ce roman est aujourd’hui considéré comme une œuvre majeure du 20è siècle, même si son auteur n’a jamais réellement percé de son vivant. Il est semble évident que Boulgakov a introduit le fantastique et la magie afin de critiquer le système de manière détournée. Il est d’ailleurs intéressant de voir (dans certaines éditions) les passages qui étaient auparavant censurés…leur caractère licencieux n’est pas forcément évident pour un lecteur contemporain…<br /><br />Le roman est constitué de deux trames parallèles : une se situe dans le Moscou des années 30. Satan s’y manifeste sous l’apparence d’un magicien étranger, Woland, venu en représentation à Moscou, accompagné d’une joyeuse troupe de démons provocateurs. Ce petit groupe décide de semer la pagaille à Moscou, s’attaquant principalement à l’élite littéraire et à la Nomenklatura, mettant chacun face à ses contradictions, sa petitesse d’esprit, ses vilénies. C’est dans cette partie qu’apparaît le personnage du maître, auteur aigri qui a rejeté le monde entier (y compris sa bien-aimée Marguerite) et a terminé dans un hôpital psychiatrique. Plus tard dans cette même trame, on suivra les aventures de Marguerite apprentie sorcière qui accompagne Woland et sa troupe dans une sorte de Bal des Monstres ou Satan est l’hôte.<br /><br />L’autre trame, racontée à une tierce personne par Woland se situe au 1er siècle à Jérusalem, au moment de la condamnation et de l’exécution de Jésus. Cette partie est centrée sur le personnage de Ponce Pilate, procurateur de Judée et représentant de Rome.<br /><br />Tout ceci n’est pas très clair ? C’est normal, l’histoire est relativement alambiquée, donc n’allez pas blâmer votre serviteur pour son manque de clarté. Il est très difficile pour moi de donner une opinion d’ensemble sur ce roman, car si je dois citer son principal (et quasi-seul) défaut, c’est son manque de cohérence d’ensemble, de liant. J’y reviendrai plus tard, regardons d’abord les différentes parties du roman :<br /><br />A mon sens, les péripéties de Woland et de sa troupe constituent l’élément le plus intéressant du livre. La description du Moscou des années 30 est très vivante : les personnages sont hauts en couleur (ou en noirceur), l’hypocrisie de l’intelligentsia de l’époque est très finement abordée. Les acolytes de Woland usent de tours de magie et d’ironie pour acculer des notables engoncés dans leurs certitudes et les mettre face à l’absurdité de leurs comportements. On se régale à chaque dialogue et chaque mauvais tours joué, et le style de Boulgakov, (assez typique des grands auteurs russes - prose primesautière, chaotique, pleine d’ironie) n’enlève rien. Boulgakov met ici tout le monde dos à dos, tout le monde en prend pour son grade, et utiliser la magie rend les choses encore plus distrayantes. La critique implicite de la société est à la fois fine et amusante, et le fait de donner un rôle attachant à Satan et à ses démons permet de flouter les notions de bien et de mal. Bref, durant toute cette partie du livre, qui est la plus longue, on se marre vraiment tout en apprenant…de la vraie culture pour tous…<br /><br />La partie concernant Ponce Pilate est clairement se déroule sur un rythme plus lent et plus dramatique, mais reste très intéressante. Elle montre la souffrance intérieure de Pilate du fait de sa fascination pour Jésus, qu’il est obligé de condamner. J’ai été plus intéressé par la profondeur des tribulations de Pilate que par la réflexion sous-jacente sur la morale que je vous laisserai interpréter par vous-mêmes si vous lisez le livre. En effet, je suis toujours impressionné quand des écrivains arrivent à mettre en scène des personnages historiques célèbres, les humanisent tout en conservant leur dimension mythique. Les références et symboles sont nombreux, mais je crains que la plupart ne m’aient échappé…certains disent même que Pilate est une référence à Staline…<br /><br />L’histoire du Maître et de Marguerite me laisse plus perplexe. S’il est vrai que les personnage ont une certaine épaisseur, on a du mal à s’attacher réellement à leur histoire, sachant qu’il sont censés être le liant du roman. L’amour du Maître et de Marguerite est beau, réaliste, immuable, vécu à la fois comme un miracle et une malédiction, mais on se demande parfois ce qu’il vient faire la. Les scènes où Marguerite joue à la sorcière sont merveilleusement bien écrites et certains auteurs de Fantasy pourraient en prendre de la graine. Mais la manière dont tout cela s’articule n’est pas claire. Les diverses analyses faites sur ce roman voient plus une cohérence sur le fond (une remise en question des notions de bien et de mal) que sur l’histoire, mais je trouve que cela n’est pas suffisant.<br /><br />Loin de moi l’idée de vous décourager de lire ce roman, au contraire, je tenais seulement à vous prévenir car il est relativement surprenant dans sa structure. Au final il s’agit d’un livre très intéressant (que ce soit sur les considérations morales ou sur la critique de l’époque), extrêmement bien écrit, très souvent drôle, et où la magie sert la satyre politique et sociale à merveille. C’est un livre qu’il faut avoir lu, ne serait-ce que parce qu’il n’en existe aucun autre de semblable, et pour pouvoir se faire une opinion…<br /><br />Juste pour vous tenter un peu plus, de nombreux écrivains et musiciens se sont inspirés de ce roman : les Rolling Stones dans Sympathy for the Devil, Rushdie dans les Versets Sataniques, Franz Ferdinand dans Love & Destroy, et j’en oublie…<br /><br /><span style="font-weight:bold;">Auteur de cette chronique : Michael</span>Unknownnoreply@blogger.com7tag:blogger.com,1999:blog-6350150538120543440.post-64187613286748205712009-06-21T11:10:00.004+02:002011-12-19T17:45:24.138+01:00Imajica, de Clive Barker<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://img38.imageshack.us/img38/1931/imajica.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 10px 0;cursor:pointer; cursor:hand;width: 200px;" src="http://img38.imageshack.us/img38/1931/imajica.jpg" border="0" alt="" /></a><br /><br /><br style="clear:both" /><br /><br />Pour discuter d'<span style="font-style:italic;">Imajica </span>et écrire une chronique en bonne et due forme, Pluthero Quexos serait certainement meilleur que moi. Après tout, il est l'un des plus célèbres dramaturges du Deuxième Empire. Mais il n'est qu'une ombre, un figurant à l'arrière de la scène, un nom exotique jeté au début de ce billet pour attirer votre attention. Laissons-le à son art et plongeons au cœur du spectacle.<br /><br />---<br /><br />Charlie Estabrook a l'âme en peine. Judith l'a quitté, le blessant dans son orgueil. Un seul baume apaisera sa douleur : la mort de son ex. Le meurtre n'étant pas sa tasse de thé, Charlie fait appel à l'inquiétant Pie'oh'pah, assassin et prostitué. Celui-ci échoue dans sa basse besogne. La faute à Gentle, l'ancien rival de Charlie, le précédent amant de Judith.<br /><br />Le plus étrange, c'est que Pie'oh'pah connaît Gentle. Pourtant celui-ci ne semble pas le reconnaître. Pie abandonne alors sa tâche et entraine Gentle à travers l'In Ovo, le vide entre les mondes, puis dans les Quatre Empires Réconciliés, territoires infinis aux multiples merveilles et horreurs où Gentle sera confronté à son passé oublié.<br /><br />Tandis que Gentle parcourt l'Imajica, Judith devient la maîtresse d'Oscar Godolphin, membre d'une société secrète, la Tabula Rasa, dont le but est d'empêcher par tous les moyens la "réconciliation" de la Terre avec les autres Empires.<br /><br />---<br /><br /><span style="font-style:italic;">Imajica</span> est un roman (malgré ses deux épais volumes, il s'agit bel et bien d'un seul roman, déjà coupé pour la version originale) à la croisée des genres. Il commence comme un thriller fantastique avant de basculer dans la fantasy. Clive Barker poursuit la voie tracée avec <span style="font-style:italic;">Le royaume des devins</span> et qu'<span style="font-style:italic;">Abarat</span>, sa tétralogie pour la jeunesse, prolonge aujourd'hui. Il mêle le merveilleux à l'horreur et donne à la fantasy urbaine un de ses livres les plus sombres.<br /><br />Avec l'Imajica, Clive Barker prend l'univers pour scène et la remplit de personnages fouillés et pittoresques. Nous sommes loin des nouvelles intimistes des <span style="font-style:italic;">livres de sang</span>. <span style="font-style:italic;">Imajica</span> est un voyage en pays inconnu, un roman épique pour un périple à nul autre pareil (comme d'habitude avec Barker, l'érotisme pas vraiment soft n'est jamais loin, évitez d'offrir <span style="font-style:italic;">Imajica </span>à votre petit neveu à moins de vouloir l'initier à la sexualité inter-espèce).<br /><br />Imajica est paru à une époque où les sites et blogs littéraires ne fleurissaient pas aussi facilement qu'aujourd"hui. Il est donc rarement chroniqué et c'est réellement dommage. Imajica est un chef-d'œuvre méconnu épuisé chez ses différents éditeurs francophones (respectivement Rivages, Pocket et Fleuve noir, l'édition Rivages est à éviter, il manque une très intéressante préface de l'auteur). On ne peut qu'espérer une réédition, pourquoi pas en seul volume, comme ce fut le cas outre-Manche. Si vous ne lisez pas en anglais, vous le trouverez donc difficilement mais si vous réussissez, vous vous embarquerez dans un voyage étrange et fascinant.<br /><br />Concluons par une curiosité. Pour les collectionneurs patentés, le livre a donné naissance à <a href="http://www.clivebarker.info/imajicaccg.html">un jeu de cartes</a>. En anglais, bien entendu.<br /><br /><span style="font-weight:bold;">Auteur de cette chronique : Christopher</span>Unknownnoreply@blogger.com11tag:blogger.com,1999:blog-6350150538120543440.post-57975589831169930642009-06-11T16:42:00.004+02:002011-12-19T17:45:24.159+01:00Un groupe de lecture sur l'ImaginaireIl s'appelle <a href="http://lecercle.atuan.org/">Le Cercle d'Atuan</a>, c'est en français, et c'est disponible à cette adresse : http://lecercle.atuan.org/<br /><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://lecercle.atuan.org/"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 400px; height: 92px;" src="http://2.bp.blogspot.com/_lNqN3gFHe9A/SjEYGaJltDI/AAAAAAAAANI/brKPB_iyoEw/s400/atuan.JPG" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5346080731043312690" /></a><br /><br /><br />Malgré sa présentation assez classique, il ne s'agit pas d'un forum de discussion habituel. Le but premier est de constituer un groupe de lecture sur des oeuvres précises, que nous lirons ensemble, simultanément, par roulements d'un mois. Je vous enjoins à y faire un tour, et de lire les quelques sujets déjà crées pour plus de précision sur son fonctionnement.<br /><br />C'est un projet un peu expérimental, et il est clair que son succès dépendra à 95% de votre participation, mes très chers lecteurs.<br /><br />Vous y trouverez toute la vérité sur Twilight, La Grippe A, Harry Potter, Airbus, le transfert de Cristiano Ronaldo, Hadopi et le nouvel Iphone. (Ca, c'est pour améliorer le référencement Google de ce post).<br /><br />* * *<br /><br />La prochaine chronique sur ce blog (certainement ce week-end) concernera Drood, de Dan Simmons, ou Axiomatique, de Greg Egan.Unknownnoreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-6350150538120543440.post-54861644572405155672009-06-06T14:57:00.004+02:002011-12-19T17:45:24.178+01:00Le débat du samedi<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://www.agoravox.tv/IMG/jpg/DITES-MOI_TOUT.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 10px 0;cursor:pointer; cursor:hand;width: 150px;" src="http://www.agoravox.tv/IMG/jpg/DITES-MOI_TOUT.jpg" border="0" alt="" /></a><br /><br />(Non, ça ne va pas devenir une habitude, malgré le subtil titre de ce post.)<br /><br />Je faisais un petit tour il y a quelques jours, sur un de mes forums francophones préférés, et j'ai été assez intéressé d'y voir le contenu d'un débat intitulé "Les blogs de lecture et vous?", qui posaient la question de la (non-)fréquentation des blogs de lecture par les membres du dit forum.<br /><br />Je pense qu'il pourrait être intéressant d'inverser la question, et de demander aux lecteurs de blog et/ou bloggeurs, ce qu'ils pensent des forums d'Imaginaire à l'heure actuelle.<br /><br />Je fréquente moi-même régulièrement les blogs ET les forums, autant francophones qu'anglophones, mais il me semble que ce n'est pas forcément un cas général. Des gens comme Salvek, Arutha, Isil, Livrement (...) ont l'air de surtout s'intéresser aux blogs, moins aux forums (ou pas les mêmes que moi), alors que d'autres comme Outremer, Lisbeï, L (...) ne me semblent pas très présents sur la blogosphère, alors qu'ils participent régulièrement sur au moins un forum de ma connaissance.<br /><br />La question du jour est donc (tada !) :<br /><br />Why ?!?! Quels sont vos critères de choix pour participer à un forum ou à un blog ? Quels sont vos forums ou communautés blogguesques préférées ? Qu'est-ce qui vous manque dans le web Imaginaire tel qu'il est aujourd'hui ? Quelles sont les bonnes adresses que vous souhaitez partager ? <span style="text-decoration:line-through;">Ensemble, changeons le monde pour les générations futures !</span> Dites moi TOUT !Unknownnoreply@blogger.com20tag:blogger.com,1999:blog-6350150538120543440.post-83427857940934795062009-05-30T19:15:00.003+02:002011-12-19T17:45:24.206+01:00The Good Fairies of New York, de Martin Millar<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://images.amazon.com/images/P/1933368365.01._SY190_SCLZZZZZZZ_.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 10px 0;cursor:pointer; cursor:hand;width: 100px;" src="http://images.amazon.com/images/P/1933368365.01._SY190_SCLZZZZZZZ_.jpg" border="0" alt="" /></a><br /><span style="font-style:italic;">Traduction française : Les petites fées de New York</span><br /><br /><span style="font-style:italic;">The Good Fairies of New York</span>, ou comment deux fées écossaises, kleptomanes, poivrotes et têtes brulées, se retrouvent propulsées au milieu d'un New York infesté de créatures étranges (et surtout, d'humains !). Avec un choc des cultures, et une quasi guerre-civile à la clé.<br /><br />Il y a longtemps que je n'avais pas lu de fantasy urbaine de bonne qualité. Bien trop souvent, ce genre prends exemple sur son pendant médiéval, et nous offre une soupe fade, cent fois réchauffée. Point de tout cela dans ce roman, ou l'opposition entre le côté fantastique entièrement assumé d'un côté (les fairies et leurs artefacts), et un côté plus pragmatique de l'autre (ex : les "préoccupations" de Dennis, et la maladie de Kerry), traités sur un ton humoristique, voire parodique, donne un mélange rafraichissant qui aurait bien pu être issue de la plume d'un duo Gaiman / Pratchett après un verre de trop. Pas la pire des comparaisons.<br /><br />Les chapitres nombreux et très courts associés à une narration nerveuse, sont un argument de plus qui donne envie de tourner les pages frénétiquement. Si je devais regretter une chose concernant cette approche, ce serait les transitions entre les scènes, qui ne sont souvent pas marquées par un chapitre, ni même un saut de ligne. On ne se rends pas toujours compte immédiatement que l'on est passé d'un groupe de personnage à un autre, d'une scène à la suivante.<br /><br />En partie pour ça, et aussi du fait du grand nombre d'évènements qui s'enchaînent en un temps (et un nombre de pages) assez réduit, c'est un livre qui gagne à mon avis à être lu rapidement. Laissez-le trainer quelques jours, et pas sûr que vous puissiez facilement vous remémorer tous les détails de l'intrigue (surtout si, comme nos deux héroïnes Heather et Morag, vous avez un penchant pour la boisson).<br /><br />Car comme cela semble être une habitude chez Millar (voir la chronique de Lonely Werewolf Girl), il n'y a pas vraiment ici une intrigue, mais des intrigues, composées de fils et de personnages qui s'entremêlent et se rencontrent. Cela donne au roman une ambiance très vivante, mais peut perdre un peu le lecteur pas suffisamment attentif.<br /><br />D'autant que l'auteur favorise l'action et les dialogues plutôt que les descriptions, qu'elles soient de lieux ou de personnages. Ces derniers sont d'avantage définis par ce qu'ils <span style="font-style:italic;">font</span>, que par ce qu'ils <span style="font-style:italic;">sont</span>.<br /><br />C'est quoi qu'il en soit un point de vue peu commun sur la nature des fairies, et si comme moi, vous connaissez peu de fantasy urbaine de qualité, il est difficile de laisser passer <span style="font-style:italic;">The Good Fairies of New York</span>.Unknownnoreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6350150538120543440.post-69351823681385118982009-05-24T14:38:00.005+02:002011-12-19T17:45:24.228+01:00Lonely Werewolf Girl, de Martin Millar<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://images.amazon.com/images/P/0955498406.01._SY190_SCLZZZZZZZ_.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 10px 0;cursor:pointer; cursor:hand;width: 100px;" src="http://images.amazon.com/images/P/0955498406.01._SY190_SCLZZZZZZZ_.jpg" border="0" alt="" /></a><br /><span style="font-style:italic;">Pas de traduction française.</span><br /><br />Comme son titre le suggère astucieusement, <span style="font-style:italic;">Lonely Werewolf Girl</span> est une histoire de loups-garous. Mais il ne s'agit ni des monstres sanguinaires qui se sont perpétués depuis les légendes traditionnelles jusqu'à <span style="font-style:italic;">Buffy the Vampire Slayer</span>, ni des nobles lycanthropes en harmonie avec la nature sauvage à la sauce <span style="font-style:italic;">White Wolf</span>, ni d'un mélange des deux tendances. Les loups-garous de ce roman de Martin Millar (où ils constituent la majorité des personnages) sont avant tout des individus. Leur nature inhumaine fait bien entendu partie de ce qu'ils sont, mais elle est très fréquemment éclipsée par des éléments de leur personnalité et des manières de s'adapter au monde moderne qui sont au contraire très humains.<br /><br /><br />La "lonely werewolf girl" s'appelle Kalix. C'est l'archétype de l'adolescente perturbée : impulsive, asociale, angoissée, violente, à peu près illettrée, anorexique sous forme humaine et boulimique sous forme lycanthrope, elle se taillade régulièrement la chair, dort n'importe où, ne se lave pas, se drogue au laudanum et est obsédée par le souvenir du petit ami avec lequel elle a couché à l'âge de quatorze ans. Kalix est aussi la fille du chef de clan des loups-garous d'Écosse. Elle hait son père et l'a grièvement blessé au cours d'une dispute, ce qui a fait d'elle une fugitive pourchassée.<br /><br /><br />Kalix est ce qui se rapproche le plus d'un personnage central, mais il serait très exagéré de dire que l'histoire tourne essentiellement autour d'elle. Il y a en tout une bonne douzaine de personnages qui pourraient être qualifiés de principaux et qui ont chacun leurs désirs, leurs projets et leurs relations avec les autres : Daniel et Moonglow, deux humains qui rencontrent la jeune loup-garou par hasard ; Sarapen et Markus, les deux frères de Kalix, qui vont se disputer sauvagement la succession de leur père ; Thrix l'Enchanteresse, soeur de Kalix, qui souhaiterait que toute sa famille la laisse exercer son métier de styliste en paix ; la Reine du Feu Malveria, principale cliente de la précédente, qui désire une garde-robe à faire blêmir de jalousie les autres souveraines de dimensions surnaturelles ; Verasa, mère de Kalix, qui est prête à tout pour que ce soit son fils Markus qui devienne chef de clan ; et encore bien d'autres.<br /><br /><br />De même, le scénario n'est pas centré autour d'un axe unique et clairement défini : il se compose de nombreux fils, qui se croisent et se mélangent constamment. Martin Millar les orchestre avec beaucoup d'adresse et les pimente de nombreuses surprises. Le roman est divisé en pas moins de 236 chapitres - aucun d'eux ne faisant plus de quelques pages - et bondit avec aisance d'un élément de l'histoire à un autre. Le rythme est vif, le style laconique et il n'y a vraiment aucun moment où on puisse juger que les choses traînent en longueur. Il y a de fréquentes touches d'humour dans l'histoire, ce qui ne l'empêche pas d'être sérieuse et parfois sombre.<br /><br /><br /><span style="font-style:italic;">Lonely Werewolf Girl</span> est un roman inhabituel par son refus de l'unité classique, une lecture très plaisante grâce à sa fraîcheur et sa vivacité et une histoire intéressante par son originalité et ses personnages très bien développés. Il n'est pas traduit actuellement mais le sera peut-être à l'avenir : la version française d'une oeuvre précédente de Martin Millar, <span style="font-style:italic;">The Good Fairies of New York</span>, vient tout juste de paraître, dix-sept ans après sa publication d'origine.<br /><br /><span style="font-weight:bold;">Auteur de cette chronique : Outremer</span>Unknownnoreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-6350150538120543440.post-16778663910521865302009-05-24T14:34:00.004+02:002011-12-19T17:45:24.250+01:00Mini-dossier Martin Millar<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_lNqN3gFHe9A/Shk_LLb0wrI/AAAAAAAAALs/ssyLQYqNp6A/s1600-h/pic.php.jpeg"><img style="float:left; margin:0 10px 10px 0;cursor:pointer; cursor:hand;width: 100px;" src="http://4.bp.blogspot.com/_lNqN3gFHe9A/Shk_LLb0wrI/AAAAAAAAALs/ssyLQYqNp6A/s200/pic.php.jpeg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5339368294505038514" /></a><br />Martin Millar est un auteur écossais vivant à Londres, assez peu connu de par chez nous, mais qui a notamment remporté le World Fantasy Award 2000 pour le premier volume de sa série Thraxas (sous le nom Martin Scott).<br /><br />Les prochains posts seront consacrés à deux de ses oeuvres, que l'on pourrait rattacher au sous genre de la fantasy urbaine.<br /><br />Le premier, sur <span style="font-style:italic;">Lonely Werewolf Girl</span>, sera l'oeuvre de mon estimé collègue Outremer, qui sévit entre autres sur <a href="http://www.coindeslecteurs.com">Le Coin des Lecteurs</a>.<br /><br />Le second, sur The Good Fairies of New York (VF : Les petites fées de New York) sera écrit par votre serviteur.<br /><br />Pour en savoir plus sur cet auteur, vous pouvez consulter son blog à <a href="http://martin-millar.blogspot.com/">http://martin-millar.blogspot.com/</a>Unknownnoreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-6350150538120543440.post-14773356648463578842009-05-09T10:05:00.001+02:002011-12-19T17:45:24.269+01:00Teatro Grottesco, de Thomas Ligotti<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://images.amazon.com/images/P/0753513749.01._SX140_SY225_SCLZZZZZZZ_.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 10px 0;cursor:pointer; cursor:hand;width: 100px;" src="http://images.amazon.com/images/P/0753513749.01._SX140_SY225_SCLZZZZZZZ_.jpg" border="0" alt="" /></a><br /><span style="font-style:italic;">Pas de traduction française.</span><br /><br /><br />Thomas Ligotti est un auteur américain assez peu connu, sévissant dans un genre que l'on pourrait qualifier d'horreur psychologique. Malgré sa popularité très relative, Ligotti a un statut assez particulier, étant considéré comme un génie et un auteur culte par beaucoup de ceux qui se sont risqués à lire quelques unes de ses nouvelles horrifiques.<br /><br />Le (très) court recueil <span style="font-style:italic;">In a Foreign Town, In a Foreign Land</span> que j'avais lu par hasard il y a quelques mois, m'avait suffisamment intrigué pour que je décide d'acheter un de ses derniers recueils : <span style="font-style:italic;">Teattro Grottesco</span>.<br /><br />Si H.P. Lovecraft peut être considéré comme un descendant spirituel d'Edgar Allan Poe, Thomas Ligotti peut tout aussi bien être décrit comme le successeur moderne de Lovecraft. Les deux hommes sont adeptes d'une horreur suggérée basée sur une ambiance pesante, des personnages extrêmement négatifs, une vision de l'humanité tout à fait nihiliste, et des jeux de langages à répétition.<br /><br />Sur tous ces points, <span style="font-style:italic;">Teatro Grottesco</span> semble s'inscrire au coeur de l'oeuvre de son auteur : on ne compte plus les descriptions de villes fantômes perdues loin de toute civilisation, des personnages souffrant de dégradation physique ou intellectuelle, et de portraits peu ragoutants des populations locales (qui ne sont bien évidemment que des métaphores pour l'humanité en général).<br /><br />Si il y a un point que j'ai particulièrement aimé dans ce recueil, c'est que chaque nouvelle à sa propre identité. Nous ne sommes pas dans un recueil de Lovecraft, ou seuls une poignée de textes sont dignes d'intérêts, les autres n'étant que des variations et régurgitations des mêmes thèmes. Je soulignerai aussi que les textes de Ligotti sont en moyenne plus courts, moins sujets aux répétitions excessives, et digressent moins que ceux de son illustre ainé.<br /><br />Ce qui manque peut-être à ce recueil de bonne qualité, c'est un texte vraiment au dessus du lot. Car si les nouvelles ici présentes sont presque toutes bonnes, j'aurais espéré encore mieux. Dans l'état, c'est un recueil qui plaira certainement à la plupart des lecteurs habituels de ce genre si particulier, mais qui ne suffira pas forcément à convaincre les réfractaires.Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6350150538120543440.post-68505577610958905212008-11-01T16:39:00.001+01:002011-12-19T17:45:24.307+01:00Lectures d'OctobreOctobre : mois des questions existentielles, des feuilles mortes et des pigeons suicidaires. (...) C'est donc un post un peu similaire à celui du mois dernier que je vous propose, puisque je vais vous parler brièvement de pas moins de quatre livres. Mes principales lectures d'Octobre.<br /><br /><br /><span style="font-weight:bold;">Riddle-Master, de Patricia McKillip</span><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://images.amazon.com/images/P/0441005969.01._SX140_SCLZZZZZZZ_.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 0px 0;cursor:pointer; cursor:hand;width: 100px;" src="http://images.amazon.com/images/P/0441005969.01._SX140_SCLZZZZZZZ_.jpg" border="0" alt="" /></a><br />J'avais longtemps repoussé la lecture de cette trilogie, ayant entendu qu'il s'agissait de la meilleure oeuvre de son auteur. J'avais peur qu'après l'avoir lu, le reste de ses romans me paraissent un peu fades.<br /><br /><span style="font-style:italic;">Riddle Master</span> est une trilogie de fantasy assez atypique. Certes, l'histoire prends place dans un monde imaginaire pseudo-médiéval tout à fait similaire à ceux que l'on peut trouver dans les autres oeuvres de McKillip (et finalement pas bien différent de ce qui se fait chez d'autres auteurs). Les personnages principaux : magiciens, rois et princesses plus ou moins en détresse, ne tranche pas non plus très nettement avec les canons du genre.<br /><br />C'est là que les spécificités de l'imaginaire de McKillip entrent en jeu. McKillip a pour moi deux grands points forts, indissociables : son écriture extrêmement riche et évocatrice, et son style narratif qu'on pourrait qualifier de poétique.<br /><br /><span style="font-style:italic;">Riddle-Master</span> a les défauts et les qualités habituels à son auteur. La forme est excellente, tandis que le fond n'est pas forcément la priorité. Si <span style="font-style:italic;">The Riddle-Master of Hed (1)</span> reste relativement linéaire et simple à suivre, dans <span style="font-style:italic;">Heir of Sea and Fire (2)</span>, j'ai longtemps cherché où elle voulait nous emmener, avant de me rendre compte que je ne trouverai pas de réponse avant le prochain volume. Dans <span style="font-style:italic;">Harpist in the Wind (3)</span>, les évènements s'accélèrent très nettement, tout en prenant un angle davantage introspectif.<br /><br />C'est finalement une petite déception, tout en restant une oeuvre assez particulière. On pourrait éventuellement la rapprocher de Earthsea, par son traitement intelligent de la magie, mais je n'y ai pas trouvé la profondeur de réfléxion qui caractèrise les oeuvres de Le Guin.<br /><br /><br /><span style="font-weight:bold;">The Alchemy of Stone, de Ekaterina Sedia</span><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://images.amazon.com/images/P/0809572842.01._SX140_SCLZZZZZZZ_.jpg"><img style="float:right; margin:0 10px 0px 10px;cursor:pointer; cursor:hand;width: 100px;" src="http://images.amazon.com/images/P/0809572842.01._SX140_SCLZZZZZZZ_.jpg" border="0" alt="" /></a><br /><span style="font-style:italic;">The Alchemy of Stone</span> est le troisième roman de Ekaterina Sedia. J'avais apprécié son précédent <span style="font-style:italic;">The Secret History of Moscow</span>, et celui-ci est tout aussi agréable. Il a pour particularité de prendre pour cadre un monde (ou plutôt : une ville) entièrement fantasy, plutôt que notre bon vieux monde réel. Contrairement à <span style="font-style:italic;">The Secret History of Moscow</span>, qui laissait la part belle aux personnages secondaires, la narration tourne ici uniquement autour de Mattie, une automate intelligente qui fait figure d'héroïne malgré elle.<br /><br />Dans une ville en pleine (r)évolution industrielle, les deux organisations les plus influentes : la guilde des Mécaniciens et celle des Alchimistes se déchirent pour son contrôle. Les choix de Mattie, automate humanoïde créée par un notable de la guilde des Mécaniciens, pourraient bien changer l'équilibre des forces. D'autant que les mystérieuses gargouilles, créatrices originelles de la cité, semblent lui vouer un intérêt très particulier...<br /><br /><br /><span style="font-weight:bold;">Carrion Comfort, de Dan Simmons</span><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://images.amazon.com/images/P/0747234051.01._SY190_SCLZZZZZZZ_.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 0px 0;cursor:pointer; cursor:hand;width: 100px;" src="http://images.amazon.com/images/P/0747234051.01._SY190_SCLZZZZZZZ_.jpg" border="0" alt="" /></a><br />Après <span style="font-style:italic;">Hyperion</span>, qui m'avait globalement ennuyé, et Terreur, qui fut ma meilleur lecture de septembre, j'avais envie d'explorer un peu plus la biliographie de cet auteur. <span style="font-style:italic;">Carrion Comfort</span> (L'échiquier du mal) est l'heureux élu.<br /><br />En bref : plus passionnant qu'<span style="font-style:italic;">Hyperion</span>, moins irréprochable que <span style="font-style:italic;">Terreur</span>. C'est dans l'absolu un bon thriller horrifique, avec une variation sur le mythe du vampire plutôt intéressante. La première moitié défile très vite, l'auteur ne laissant aucun temps mort. La seconde partie de ce roman d'un millier de page est forcément plus poussive, cédant de temps en temps à la tentation du remplissage. <span style="font-style:italic;">Carrion Comfort</span> est somme toute un très bon divertissement (bien noir tout de même).<br /><br /><br /><span style="font-weight:bold;">La Glace et la Nuit : Nigredo, de Léa Silhol</span><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_lNqN3gFHe9A/SQTV6qdbZvI/AAAAAAAAAHI/a7Ej6rm6ee0/S1600-R/2915793298.01._SX140_SCLZZZZZZZ_.jpg"><img style="float:right; margin:0 10px 0px 10px;cursor:pointer; cursor:hand;width: 100px;" src="http://4.bp.blogspot.com/_lNqN3gFHe9A/SQTV6qdbZvI/AAAAAAAAAHI/a7Ej6rm6ee0/S1600-R/2915793298.01._SX140_SCLZZZZZZZ_.jpg" border="0" alt="" /></a><br />Pour terminer, et en attendant que je trouve le temps d'écrire un article plus détaillé : ma meilleur lecture d'Octobre. Cette "suite" de <span style="font-style:italic;">La Sève et le Givre</span>, qui raconte toujours les destins liés du couple Angharad-Finstern et de la Faerie, m'a beaucoup impressionné. J'ai particulièrement apprécié le soin apporté aux dialogues. L'écriture de l'auteur est toujours un plaisir, et les mystères du Vertigen se dévoilent petit à petit. Nul doute qu'<span style="font-style:italic;">Albedo</span> devrait placer la barre encore un peu plus haut.<br /><br /><br />Et ce sera tout pour mes lectures d'octobre. Bienvenue en novembre :)Unknownnoreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-6350150538120543440.post-50278213968206699582008-09-27T16:21:00.001+02:002011-12-19T17:45:24.328+01:00Lectures de SeptembreSeptembre : mois de la fatigue, de la maladie et de la flemme. C'est donc un post un peu différent que je vous propose, puisque je vais vous parler en une seule fois de pas moins de quatre livres. Mes principales lectures de Septembre.<br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://images.amazon.com/images/P/0571225365.01._SX140_SCLZZZZZZZ_.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 0px 0;cursor:pointer; cursor:hand;width: 100px;" src="http://images.amazon.com/images/P/0571225365.01._SX140_SCLZZZZZZZ_.jpg" border="0" alt="" /></a><br /><span style="font-weight:bold;">Un artiste du monde flottant, de Kazuo Ishiguro.</span><br />Voilà un court roman d'environ 200 pages pour lequel j'avais beaucoup d'espoirs. Après avoir lu son oeuvre la plus connue (<span style="font-style:italic;">Les vestiges du jour</span>) et celle que je considère comme sa meilleure (<a href="http://martlet-blog.blogspot.com/2008/02/never-let-me-go-de-kazuo-ishiguro.html">Auprès de moi toujours</a>) Ishiguro disposait pour moi d'un très bon capital confiance. Cette fois-ci, c'est une vrai déception.<br /><br />Dans l'absolu, <span style="font-style:italic;">Un artiste du monde flottant</span> est un bon roman, qui capture l'essence d'une époque (juste après la seconde guerre mondiale, dans un Japon occupé et partagé entre regret de la défaite et volonté d'aller de l'avant) avec une joli plume très subtile. Mais le style très particulier d'Ishiguro (fait de digressions et de retours en arrière constants) et ses techniques narratives qui faisaient généralement sa force finissent ici par me lasser. C'est peut-être dû à l'ordre dans lequel j'ai lu ses livres, mais je n'ai pas l'impression qu'il soit encore capable de se réinventer. Dans <span style="font-style:italic;">Un artiste du monde flottant</span> bien trop de choses sont ainsi prévisibles, voir évidentes, dès les premières pages. C'est bien dommage.<br /><br />Si vous n'avez jamais lu de livre de cet auteur, et que le thème vous intéresse, alors ce livre a toutes les chances de vous plaire. Si vous avez déjà lu plusieurs livres d'Ishiguro, attention à l'indigestion.<br /><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://www.librarything.com/picsizes/80/ba/e305309284181dd004d46f8ca68963d0.jpg"><img style="float:right; margin:0 0px 10px 0;cursor:pointer; cursor:hand;width: 100px;" src="http://www.librarything.com/picsizes/80/ba/e305309284181dd004d46f8ca68963d0.jpg" border="0" alt="" /></a><br /><span style="font-weight:bold;">Bone, de Jeff Smith</span><br />Je parle rarement des comics ou "romans graphiques" mais c'est davantage par méconnaissance que par manque de qualité à l'intérieur de ce médium. <span style="font-style:italic;">Bone</span>, comics fantasy de Jeff Smith, en est une preuve assez convaincante. On suit les aventures de trois cousins "<a href="http://www.steve-hamaker.com/images/bone3.jpg">Bones</a>" parachutés dans une vallée peuplée de créatures toutes plus étranges les unes que les autres (rats géants, dragons, et surtout...humains). L'ambiance très colorée et humoristique des débuts devient progressivement plus sombre au fil des chapitres, tandis que les Bones découvrent quelle est réellement leur place dans les évènements qui se trament dans les montagnes.<br /><br />Pour avoir lu plusieurs critiques anglophones décrivant <span style="font-style:italic;">Bone </span>comme un chef d'oeuvre, je me dois de nuancer un peu ces avis : ce n'est pas du tout le cas. C'est simplement un très bon (et très long : + de 1300 pages) divertissement, qui propose un peu de tout, pour tout le monde. C'est un peu <span style="font-style:italic;">Le Seigneur des Anneaux</span>, sans l'immense richesse de son univers (et en conséquence, bien plus facile à lire). Une lecture conseillée.<br /><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://images.amazon.com/images/P/2756004707.01._SX140_SCLZZZZZZZ_.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 0px 0;cursor:pointer; cursor:hand;width: 100px;" src="http://images.amazon.com/images/P/2756004707.01._SX140_SCLZZZZZZZ_.jpg" border="0" alt="" /></a><br /><span style="font-weight:bold;">Trois Ombres, de Cyril Pedrosa</span><br />Un autre "roman graphique", dans un style tout à fait différent. Tout ce dont vous avez besoin de savoir sur l'histoire de <span style="font-style:italic;">Trois Ombres</span> est résumé en trois lignes sur la quatrième de couverture :<br /><br /><span style="font-style:italic;"><br />"Joachim et ses parents vivaient heureux au creux des collines.<br />Puis les ombres apparurent et rien ne fut plus comme avant.<br />Une sourde menace s'était immiscée : il fallait fuir ou se soumettre"</span><br /><br />Trois phrases assez étonnantes, puisqu'elles sont correctes tout en envoyant le lecteur sur différentes pistes qui n'ont strictement rien à voir avec le contenu de ce livre. Pas de petit garçon perdant ses parents en bas age et cherchant à se venger. Pas de voyage en solitaire. Pas même d'ennemis, en réalité, si ce ne sont la fatalité et les démons intérieurs qui nous accompagnent tous. Pour le reste, mieux vaut que vous en sachiez le moins possible.<br /><br />Une excellente surprise, servie par un dessin très particulier qui apporte une jolie ambiance et accompagne parfaitement son sujet.<br /><br /><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://images.amazon.com/images/P/2353460216.01._SX140_SCLZZZZZZZ_.jpg"><img style="float:right; margin:0 0px 10px 0;cursor:pointer; cursor:hand;width: 100px;" src="http://images.amazon.com/images/P/2353460216.01._SX140_SCLZZZZZZZ_.jpg" border="0" alt="" /></a><br /><span style="font-weight:bold;">Yama Loka Terminus, de Léo Henry et Jacques Mucchielli</span><br />Probablement ma lecture du mois, si je devais un choisir une (en excluant <a href="http://martlet-blog.blogspot.com/2008/09/terror-de-dan-simmons.html">The Terror</a>). Les premières pages de cette oeuvre sous-titrée "Dernières nouvelles de Yirminadingrad" annoncent tout de suite la couleur : glauque.<br /><br />Centré autour de la ville pas si fictive de Yirminadingrad (une grande ville industrielle russo-caucasienne-???, mais qui n'est finalement qu'un reflet de n'importe quelle métropole mondiale), <span style="font-style:italic;">Yama Loka Terminus</span> est un recueil de nouvelles globalement assez sombres. C'est même davantage un recueil de vies, de morceaux d'existences qui s'entrecroisent, et permettent de dresser un portrait du monde qui les entoure et les oppresse.<br /><br />C'est aussi un bel exercice de style, avec un effort constant pour adapter le style de chaque texte à son sujet, généralement avec succès.<br /><br />Yirminadingrad se tient sans rougir aux côtés d'autres villes fictives emblématiques (Ambergris, New Crobuzon, ...), et bien qu'il soit difficile de prédire si les "dernières nouvelles" présentées ici seront effectivement les dernières, je suivrai dorénavant ce duo d'auteurs avec toute l'attention qu'ils méritent.<br /><br />A noter que la municipalité de Yirminadingrad à décider d'ouvrir <a href="http://www.yirminadingrad.eu/">un site</a> et un forum de discussion, pour accompagner la sortie du livre. :p<br /><br /><br />Voilà pour ce mois de septembre, et à bientôt pour de nouvelles aventures :)Unknownnoreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-6350150538120543440.post-30030118732626442172008-03-24T10:22:00.002+01:002011-12-19T17:45:24.347+01:00La Porte, de Karim Berrouka<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://images.amazon.com/images/P/2952923949.01._SX140_SCLZZZZZZZ_.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 0px 0;cursor:pointer; cursor:hand;width: 100px;" src="http://images.amazon.com/images/P/2952923949.01._SX140_SCLZZZZZZZ_.jpg" border="0" alt="" /></a><br /><span style="font-style:italic;">Auteur francophone.</span><br /><br /><span style="font-style:italic;">Un nain tout de métal bardé errant dans le désert, deux Loups-Garous philosophes - et une légère crise de foi -, trois femmes belles et mystérieuses, une horde de barbares à l'humour barbare et aux manières barbares, vingt-quatre cadavres presque morts et une pénurie d'allumettes... Et bien sûr, une porte. Ouverte ou fermée, grattée, toquée ou explosée, de chêne (massif, renforcé de fer forgé) ou de frêle bouleau, elle est le pivot grinçant de ce petit conte férocement dégondé.</span><br /><br />Que ce soit au niveau de l'imagination, des jeux de mots ou des évènements scénaristiques délirants, Karim Berrouka n'a pas grand chose à envier à Terry Pratchett. <span style="font-style:italic;">La Porte</span> est un conte très amusant, juste de la bonne taille pour ne pas s'essouffler, et une distraction bienvenue entre deux lectures plus sérieuses.<br /><br />On suit avec plaisir et consternation les réflexions culinaires ou hautement philosophiques de nos deux personnages principaux (nommés affectueusement Premier Loup-Garou, et Deuxième Loup-Garou), opposés à un monde cruels qui ne les laissera pas digérer (un plat de missionnaires) en paix. Tous cela à cause d'une maudite porte.<br /><br />Si <span style="font-style:italic;">La Porte</span> n'est certainement pas le livre qui changera votre vie, il pourrait bien vous faire passer un très agréable moment...si une horde de barbares ne vient pas brusquement interrompre votre lecture.<br /><br />Toc ! Toc !Unknownnoreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-6350150538120543440.post-42170654971702780542008-03-23T19:34:00.002+01:002011-12-19T17:45:24.379+01:00Cities, anthologie de Peter Crowther<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://images.amazon.com/images/P/1568583044.01._SX140_SCLZZZZZZZ_.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 0px 0;cursor:pointer; cursor:hand;width: 100px;" src="http://images.amazon.com/images/P/1568583044.01._SX140_SCLZZZZZZZ_.jpg" border="0" alt="" /></a><br />A Year In The Linear City, de Paul Di Filippo<br />The Tain, de China Miéville<br />Firing the Cathedral, de Michael Moorcock<br />V.A.O, de Geoff Ryman<br /><br /><br />J'ai lu récemment une anthologie de quatre novellas, nommée <span style="font-weight:bold;">Cities</span>. Le thème est la place de la Ville dans un récit fantastique/fantasy. Les cuisiniers sont Michael Moorcock, Geoff Ryman, China Miéville, et Paul Di Filippo. Je me suis procuré le livre en occasion, surtout attiré par les deux derniers noms. Le premier m'est relativement antipathique, le second m'indiffère.<br /><br /><br /><span style="font-weight:bold;">A Year In The Linear City</span><br /><br />Le concept de la novella de Paul Di Filippo m'intriguait beaucoup : Une ville monde sous forme d'un très long boulevard unique de chaque côté duquel vivent des millions de personnes. Pour aller d'un bloc X au bloc X+1000000, il faut des semaines. D'un bout à l'autre du boulevard (si tant est qu'il y ait réellement des extrémités, personne ne le sait), les gens ne parlent pas le même langage, n'ont pas le même climat...Avec quelques éléments de fantastique saupoudrés un peu au hasard, il y avait du potentiel.<br /><br />Problème : le scénario et les personnages n'ont rien de très intéressant, et l'univers n'est pas suffisement exploité, se contentant de rester en toile de fond alors qu'il aurait pu piquer la vedette à un scénario franchement faiblard.<br /><br />Dans le même genre, j'avais lu la nouvelle "The Concentration City", écrite en 1957 par J.G. Ballard, qui est beaucoup plus intéressante et va beaucoup plus loin, tout en étant quatre fois plus courte. J'avais entendu de bonnes chose (et de moins bonnes) sur Di Filippo, mais pour aujourd'hui je me contenterais d'un "mouais".<br /><br /><span style="font-weight:bold;">Firing the Cathedral</span> & <span style="font-weight:bold;">V.A.O</span><br /><br />Je ne m'étendrais pas sur les textes de Moorcock et de Ryman, qui n'ont rien de très passionnant à dire, et aucun rapport vraiment satisfaisant avec le thème de l'anthologie. Les nombreuses citations qui ponctuent la novella de Moorcock sont par contre très bien choisies, mais c'est bien la seule chose qui m'a agréablement surpris. C'est peu.<br /><br /><span style="font-weight:bold;">The Tain</span><br /><br />Enfin. Le texte le plus intéressant, de loin, et celui de China Miéville : The Tain. Miéville n'est pas vraiment mon auteur préféré : j'ai bien aimé son <span style="font-style:italic;">King Rat</span>, sans plus, mais j'ai trouvé <span style="font-style:italic;">Perdido Street Station</span> assommant de verbosité. Ceci dit, Miéville a souvent des idées intéressantes, qu'il aime véhiculer en compagnie de gros monstres baveux (ce qui s'appelle joindre l'utile à l'agréable). J'avais donc de l'espoir pour son texte, le format novella étant normalement un bon remède contre la diarrhée du clavier dont sont atteints beaucoup d'écrivains <del>de fantasy</del>.<br /><br />Mission accomplie, le texte de Miéville est percutant (un Londres post-apocalyptique ultra-violent), inspiré (des réflexions pas très naturelles, des petites bêtes très énervées, des vampires pas franchement cool), opportuniste mais humble (l'auteur avoue avoir piqué l'idée dans un texte de Borges), et incite à la réflexion : l'humanité décimée se bat contre un envahisseur qui nous ressemble décidément beaucoup. (qui a raison ? qui a tord ? le combat a-t-il vraiment un sens ? ). Via des chapitres alternés, l'auteur nous présente le point de vue des deux factions, mais aussi d'un être assez étrange, puisqu'il n'appartient à aucun des deux camps.<br /><br /><br />Pour conclure sur cette anthologie : à 5 € d'occasion, je ne me sent pas volé, mais c'est dommage d'avoir gâché un thème avec autant de potentiel en sélectionnant des textes avec aussi peu d'intérêt (à part The Tain). Finalement, ce sera surtout l'occasion de rayer quelques auteurs de ma liste à lire, ce qui fera plaisir à mon porte-monnaie. On se console comme on peut.Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6350150538120543440.post-9114052582488583182008-02-16T10:49:00.002+01:002011-12-19T17:45:24.405+01:00Pride of Carthage, de David Anthony Durham<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://images.amazon.com/images/P/0385722494.01._SX140_SCLZZZZZZZ_.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 0px 0;cursor:pointer; cursor:hand;width: 100px;" src="http://images.amazon.com/images/P/0385722494.01._SX140_SCLZZZZZZZ_.jpg" border="0" alt="" /></a><br /><span style="font-style:italic;">Pas de traduction française.</span><br /><br /><span style="font-style:italic;">Pride of Carthage</span> est un roman de fiction historique. Je sais, ce blog n'est censé parler que de littératures de l'imaginaire, mais comme Durham est également un auteur de Fantasy (avec <span style="font-style:italic;">Acacia</span>), je me permet de déroger à la règle.<br /><br />D'autant que <span style="font-style:italic;">Pride of Carthage</span> est un roman qui mérite plus la lecture que 90% de ce qui est publié en Fantasy, ce qui aide aussi pas mal. Comme son nom l'indique, il s'agit d'un récit romancé de la vie d'Hannibal, général carthaginois, au travers de son principal fait d'armes : son incroyable épopée à travers l'Espagne, la Gaule, les Alpes et l'Italie, pour permettre à Carthage de défier la puissance de Rome.<br /><br />Pour raconter son histoire, Durham nous fait entrer dans la tête d'Hannibal, mais pas seulement, même si celui-ci reste le point de vue principal du récit. On suit également les évènements par les yeux de sa famille, des consuls romains ou de soldats misérables qui ne comprennent pas toujours ce qu'ils font dans ces conflits interminables et meurtriers.<br /><br />Première satisfaction : la prose est de qualité, presque un régal quand on sort d'un régime à base de John Marco ou de R.E. Feist. Ceci dit, ce style serait bien accessoire sans un scénario travaillé (bien aidé évidemment par son socle historique légèrement romancé) et des personnages aux personnalités crédibles. Que ce soit pour les personnages principaux, ou les figurants, Durham ne s'est pas loupé sur sa caractérisation, et parvient à nous plonger dans les mentalités de l'époque, à la fois familières et étranges (pensez à la série TV <span style="font-style:italic;">Rome</span>).<br /><br />Les scènes de bataille ou de siège, qui forment une part importante du récit, sont très bien décrites, avec un soin particulier pour expliquer les différentes tactiques utilisées par les généraux carthaginois et les consuls romains pour venir à bout de leurs ennemis. Avec la traversée des Alpes par Hannibal et ses troupes, particulièrement bien évoquée, Durham réussi à évoquer en 20 pages toute l'horreur de la marche d'une armée désespérée dans des conditions apocalyptiques, se permettant de reléguer au passage l'incroyablement surcôté <span style="font-style:italic;">Deadhouse Gates</span> de Steven Erikson à sa seule place méritée : hors de ma vue.<br /><br />Si <span style="font-style:italic;">Pride of Carthage</span> n'est pas le roman de l'année, il n'en reste pas moins une fiction historique de très bonne qualité, susceptible également de plaire aux lecteurs de Fantasy et particulièrement aux amateurs de Guy Gavriel Kay ou de George R.R. Martin.Unknownnoreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-6350150538120543440.post-47575559738489376742008-02-13T21:18:00.002+01:002011-12-19T17:45:24.439+01:00Never Let Me Go, de Kazuo Ishiguro<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://images.amazon.com/images/P/1400043395.01._SX140_SCLZZZZZZZ_.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 0px 0;cursor:pointer; cursor:hand;width: 100px;" src="http://images.amazon.com/images/P/1400043395.01._SX140_SCLZZZZZZZ_.jpg" border="0" alt="" /></a><br /><span style="font-style:italic;">Traduction française : Auprès de moi toujours</span><br /><br />Contrairement à ce que son nom laisserait à penser, Kazuo Ishiguro n'est pas japonais, mais britannique d'<span style="font-style:italic;">origine</span> nippone. Le monsieur écrit donc directement en anglais, pour mon plus grand plaisir. D'autant que le titre français est particulièrement laid et détourne le sens original, ce qui pourrait laisser présager le pire concernant la traduction.<br /><br />J'avais déjà beaucoup entendu parler de ses <span style="font-style:italic;">Never Let Me Go</span> et <span style="font-style:italic;">The Remains of The Day</span>, mais ce n'est que maintenant que je me suis décidé à sauter le pas. Mon choix, s'est posé sur <span style="font-style:italic;">Never Let Me Go</span> pour son petit élément de science fiction (ou plutôt d'anticipation), mais il s'agit bien d'un roman de littérature générale dont je vous parle aujourd'hui.<br /><br /><span style="font-style:italic;">"Kath, Ruth et Tommy ont été élèves à Hailsham dans les années quatre-vingt-dix ; une école idyllique, nichée dans la campagne anglaise, où les enfants étaient protégés du monde extérieur et élevés dans l'idée qu'ils étaient des êtres à part, que leur bien-être personnel était essentiel, non seulement pour eux-mêmes, mais pour la société dans laquelle ils entreraient un jour. Mais pour quelles raisons les avait-on réunis là ? Bien des années plus tard, Kath s'autorise enfin à céder aux appels de la mémoire et tente de trouver un sens à leur passé commun. Avec Ruth et Tommy, elle prend peu à peu conscience que leur enfance apparemment heureuse n'a cessé de les hanter, au point de frelater leurs vies d'adultes. Kazuo Ishiguro traite de sujets qui nous touchent de près aujourd'hui : la perte de l'innocence, l'importance de la mémoire, ce qu'une personne est prête à donner, la valeur qu'elle accorde à autrui, la marque qu'elle pourra laisser. Ce roman vertigineux, porté par la grâce, raconte une histoire d'humanité, de conscience et d'amour dans l'Angleterre contemporaine. Ce chef-d'œuvre d'anticipation est appelé à devenir le classique de nos vies fragiles."</span><br /><br />Bon, l'auteur du résumé s'enflamme un peu sur la fin, mais comme son résumé est l'un des meilleur que j'ai jamais lu (juste sur tout les points, sans pourtant rien dévoiler), je lui pardonne. Et je n'ai rien à ajouter.<br /><br />La seule chose que j'aurais à vous conseiller, c'est de ne rien lire de plus sur ce roman, ni résumé, ni analyse. Ce serait tuer son terrible plaisir.<br /><br /><span style="font-style:italic;">"When I watched you dancing that day, I saw something else. I saw a new world coming rapidly. More scientific, efficient, yes. More cures for the old sicknesses. Very good. But a harsh, cruel world. And I saw a little girl, her eyes tightly closed, holding to her breast the old kind world, one that she knew in her heart could not remain, and she was holding it and pleading, never to let her go. That is what I saw. It wasn't really you, what you were doing. I know that. But I saw you and it broke my heart. And I've never forgotten."</span>Unknownnoreply@blogger.com8tag:blogger.com,1999:blog-6350150538120543440.post-52443615489193996602008-01-22T19:44:00.002+01:002011-12-19T17:45:24.485+01:00The Traitor, de Michael Cisco<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://images.amazon.com/images/P/0809572354.01._SX140_SCLZZZZZZZ_.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 0px 0;cursor:pointer; cursor:hand;width: 100px;" src="http://images.amazon.com/images/P/0809572354.01._SX140_SCLZZZZZZZ_.jpg" border="0" alt="" /></a><br /><span style="font-style:italic;">Pas de traduction française.</span><br /><br />The Traitor (2007) est un court roman de fantasy horrifique de l'auteur américain Michael Cisco, très atypique dans ses thèmes et son scénario.<br /><br />Le narrateur fait partit d'une confrérie de <span style="font-style:italic;">spirit-eater</span> : il dispose d'une capacité génétique et même magique qui lui permet de "recycler" les âmes des morts en les absorbant dans une cavité de son cerveau pour en débarrasser le monde des vivants, et éviter que leur trop grand nombre fasse apparaitre folies et maladies.<br /><br />Lors d'une mission, il rencontre un <span style="font-style:italic;">soul-burner</span>, un <span style="font-style:italic;">spirit-eater</span> renégat qui absorbe les âmes des morts mais aussi des vivants, les tuants instantanément, pour accroitre sa puissance spirituel...au détriment de son corps en déliquescence.<br /><br />Leur rencontre semblait écrite, mais elle ne se déroulera pas du tout comme on pourrait l'imaginer... (d'où le titre)<br /><br /><br /><span style="font-style:italic;">The Traitor</span> est un livre d'ambiance et d'idées. En 150 pages, il n'y a pas de place pour la création d'univers, et le monde dans lequel évolue les personnages est donc constamment laissé dans le flou : il n'a pas réellement d'importance dans ce livre. L'axe principal pendant la majeure partie du roman est la relation d'amour-haine, de vénération-répulsion entre les personnages de Nophtha (le narrateur) et Wite (le <span style="font-style:italic;">soul-burner</span>), des personnages fascinants dans leur intensité et leur déchéance volontaire et sans retour.<br /><br />L'ambiance et les personnages sont donc très noirs et sans concessions, ce qui change des poncifs du genre. D'un autre côté, je ne peux pas dire que je l'ai vraiment apprécié, tant le sujet et son traitement sont dépressifs.<br /><br />Le style est assez intéressant mais peu accessible : La narration est à la première personne, par le point de vue d'un Nophtha entre la vie et la mort, ce qui entraine beaucoup de particularité de styles (phrases répétées plusieurs fois, passage d'un sujet à un autre sans logique apparente, contradictions, paragraphes obscurs suivis de descriptions très précises, etc...)<br /><br />Ce principe du narrateur non-fiable, et les personnages à la psychologie déroutante de Cisco me rappellent beaucoup l'oeuvre de Gene Wolfe, notamment <span style="font-style:italic;">The Book of The New Sun</span>. Les lecteurs de l'un aimeront certainement l'autre.<br /><br />A la différence des livres de Wolfe, je me suis plusieurs fois demandé au cours de ma lecture de <span style="font-style:italic;">The Traitor</span>, si la répétitivité et les maladresses du style étaient entièrement choisies par l'auteur. En tout cas, j'ai trouvé que ces traits étaient souvent trop appuyés, rendant la lecture vraiment pénible. Si le roman avait été plus long, je n'aurais certainement pas pu le finir.<br /><br />Telle quelle, c'est une oeuvre que je n'ai pas vraiment aimé en terme de divertissement, mais que j'ai trouvé très intéressante en ce qui concerne la psychologie des personnages et ses techniques narratives, et qui pourra certainement tenter les écrivains en herbe.Unknownnoreply@blogger.com4