Pas de traduction française.Pride of Carthage est un roman de fiction historique. Je sais, ce blog n'est censé parler que de littératures de l'imaginaire, mais comme Durham est également un auteur de Fantasy (avec
Acacia), je me permet de déroger à la règle.
D'autant que
Pride of Carthage est un roman qui mérite plus la lecture que 90% de ce qui est publié en Fantasy, ce qui aide aussi pas mal. Comme son nom l'indique, il s'agit d'un récit romancé de la vie d'Hannibal, général carthaginois, au travers de son principal fait d'armes : son incroyable épopée à travers l'Espagne, la Gaule, les Alpes et l'Italie, pour permettre à Carthage de défier la puissance de Rome.
Pour raconter son histoire, Durham nous fait entrer dans la tête d'Hannibal, mais pas seulement, même si celui-ci reste le point de vue principal du récit. On suit également les évènements par les yeux de sa famille, des consuls romains ou de soldats misérables qui ne comprennent pas toujours ce qu'ils font dans ces conflits interminables et meurtriers.
Première satisfaction : la prose est de qualité, presque un régal quand on sort d'un régime à base de John Marco ou de R.E. Feist. Ceci dit, ce style serait bien accessoire sans un scénario travaillé (bien aidé évidemment par son socle historique légèrement romancé) et des personnages aux personnalités crédibles. Que ce soit pour les personnages principaux, ou les figurants, Durham ne s'est pas loupé sur sa caractérisation, et parvient à nous plonger dans les mentalités de l'époque, à la fois familières et étranges (pensez à la série TV
Rome).
Les scènes de bataille ou de siège, qui forment une part importante du récit, sont très bien décrites, avec un soin particulier pour expliquer les différentes tactiques utilisées par les généraux carthaginois et les consuls romains pour venir à bout de leurs ennemis. Avec la traversée des Alpes par Hannibal et ses troupes, particulièrement bien évoquée, Durham réussi à évoquer en 20 pages toute l'horreur de la marche d'une armée désespérée dans des conditions apocalyptiques, se permettant de reléguer au passage l'incroyablement surcôté
Deadhouse Gates de Steven Erikson à sa seule place méritée : hors de ma vue.
Si
Pride of Carthage n'est pas le roman de l'année, il n'en reste pas moins une fiction historique de très bonne qualité, susceptible également de plaire aux lecteurs de Fantasy et particulièrement aux amateurs de Guy Gavriel Kay ou de George R.R. Martin.
1 commentaires to Pride of Carthage, de David Anthony Durham:
Il ne me semble pas qu'Histoire et Fantasy soient incompatibles... :)
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