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Red Seas Under Red Skies, de Scott Lynch

vendredi 24 août 2007

Traduction française : Prévue (Bragelonne).

Suite au succès de The Lies of Locke Lamora, RSURS était peut-être le livre de Fantasy le plus attendu de l'année 2007 chez beaucoup de lecteurs anglophones. C'est donc avec une grande impatience que j'ai saisi la flamboyante couverture entre mes mains, pour finalement plonger dans les dialogues et descriptions saignantes de l'oeuvre de Scott Lynch.

RSURS est globalement un livre qui m'a procuré le même plaisir que son prédécesseur. Sa structure est un peu plus complexe (utilisation massive des flash-back / flash-forward dans le premier tiers du récit, un peu trop à mon goût) mais la narration est également un peu mieux maitrisé et les environnements plus diversifiés. On retrouve les mêmes dialogues witty qui parsemaient déjà TLoLL, pour mon plus grand plaisir.

"Woman, your heart is a mapless maze. Could I bottle confusion and drink it a thousand years, I could not confound myself so much as you do between waking and breakfast. You are grown so devious that serpents would applaud your passage, would the gods but give them hands".

Contrairement à ce qui a pu se dire dans certaines reviews US, Red Seas Under Red Skies ne peut PAS se lire indépendemment de TLoLL, car si le livre contient bien une histoire propre, les références fait par les personnages à leur passé sont nombreuses et sont importantes pour la compréhension des enjeux de l'intrigue.

Plus de la moitié du livre se passe en mer, et même si l'auteur avoue que ces connaissances en la matière sont assez limitées (à l'image de celles de Locke), aucun détail ou évènement ne m'a parut particulièrement incongru.

Si certaines situations, comme les diverses joutes verbales avec Requin ou l'Archon partage des similitudes avec celles du premier volume (Barsavi, The Spider, The Grey King), elles présentaient assez de nouveautées pour ne pas m'ennuyer.

"Handsome Marcus," said Drakasha. "Gods, you get uglier every time I come back. Like someone's slowly sculpting an ass out of a human face."

Finalement, mon seul regret concerne la diversité des personnages principaux, qui malgré le developpement considérable de Jean Tannen, ne sont que deux pour assurer le spectacle tout au long du livre (les personnages secondaires restant...secondaires). Je ne pense pas que Scott Lynch pourra continuer à s'appuyer uniquement sur ces deux personnages pour porter l'intrigue dans le tome 3.

Mais d'après une interview récente de Scott Lynch, il semblerait que nous ayons enfin droit à une apparition de Sabetha...

Oh, et je suis impatient de savoir comment les traducteurs de Bragelonne vont négocier le changement de patronyme d'un personnage secondaire répondant au doux nom de...Big Konar.

Oui, j'aime terminer mes articles sur ce genre de notes subtiles.

Alphabet of Thorn, de Patricia McKillip

jeudi 23 août 2007

Pas de traduction française.

Une jeune fille se retrouve propulsée sur le trône du royaume de Raine, sans aucune idée de la façon dont elle pourra remplir son rôle. Une traductrice orpheline mets la main sur un livre qui détient le secret de ses origines et le futur du royaume. Un bois mystérieux dévoile les pensées de ceux qui s'y promènent. Et un péril menace l'équilibre fragile du pouvoir. Vevey, la magicienne la plus célèbre et la doyenne du royaume, doit sortir de sa retraite pour éviter le pire. A une autre époque, deux amants se préparent à marquer l'Histoire de leur légende...

Après Od Magic, j'espérai trouver un roman de McKillip dont l'histoire soit un peu plus consistante, et Alphabet of Thorn a répondu pleinement à mes attentes. C'est une oeuvre bien mieux structurée que Od Magic, avec deux histoires entremêlées qui permettent à McKillip de rendre le récit moins linéaire et mieux rythmé et de tenir en haleine le lecteur jusqu'à la fin. Les rebondissements sont la plupart du temps assez anécdotiques mais parfois étonnants. C'est globalement un livre très agréable, même si j'ai trouvé la fin un peu facile et trop rapide : j'aurai préféré lire un vrai épilogue.

Un petit mot sur la fabrication du livre, dont j'ai beaucoup aimé le format (une petite hardcover) et le papier de bonne qualité.

Earthsea, d'Ursula K. Le Guin

mercredi 8 août 2007

Traduction française : Terremer.

Mon avis sur les trois premiers volumes :

Earthsea est un classique de la Fantasy, l'histoire d'un jeune garçon dont le destin est de devenir le plus grand mage d'un monde-archipel où les magiciens tirent leurs pouvoirs du nom des choses ou des personnes qu'ils manipulent. Malgré son status de classique qui pourrait faire croire à une intrigue sans originalité, c'est un cycle assez étonnant sur de nombreux points.

D'abord par son ambiance "conte au coin du feu" très bien rendue par le style d'écriture faussement minimaliste, typique de l'auteur, qui laisse une grande place à l'imagination du lecteur.

Ensuite, grâce à une autre constante de cette trilogie, qui est la brièveté des volumes (standard pour l'époque) et la tendance qui en découle : l'auteur imprime un rythme élevé dans la première partie de chaque livre, en se détachant des personnages et avec l'aide d'élipses, pour finalement se rapprocher de l'action et revenir à un rythme et à un niveau de détail plus classique dans la deuxième partie, qui représente le développement et la résolution de l'histoire.

Car chaque volume est en fait une histoire indépendante, et représente une période de la vie de Sparrowhawk/Ged, le magicien le plus célèbre d'Earthsea. Cette façon de faire n'est pas sans rappeler Windhaven (collaboration entre George R.R. Martin et Lisa Tuttle) qui est également structuré en trois parties correspondant à différentes périodes de la vie de l'héroïne.

Un autre point intéressant, qui différencie Earthsea d'autres oeuvres de la même période, est l'alternance de points de vue. En effet, si le premier livre est centré sur le personnage de Ged, le second raconte d'abord l'histoire de la prêtresse Tenar, pour ne placer Ged et Tenar à égalité qu'une fois arrivé au dernier tiers du récit. Quand au troisième livre, il propose un point de vue partagé entre Ged et le jeune Arren.

Enfin, en filigrane de l'aventure en elle-même, Ursula Le Guin n'oublie de faire passer certains messages sur l'équilibre entre l'homme et la nature, la corruption du pouvoir, l'humilité, la foi en l'Homme plutôt qu'en des forces surnaturelles...

Toutes ces particularités en font à mon avis une oeuvre particulièrement adaptée à un public de jeunes lecteurs ou de nouveaux venus dans le genre Fantasy. Ce qui ne veux pas dire que Earthsea ne pourra pas être apprécié par des lecteurs plus expérimentés, bien au contraire.

The Last Unicorn, de Peter S. Beagle

samedi 4 août 2007


Traduction française : La dernière licorne.

The Last Unicorn conte l'aventure d'une licorne et de ses deux compagnons d'infortune, un mage raté et une femme bandit, pour retrouver les derniers représentants de cette espèce mythique. Car les licornes, dispersées dans de nombreuses forêts et rendues insouciantes par leur immortalité, se sont éloignées les unes des autres jusqu'à se perdre dans un monde qui a changé et qui n'est plus vraiment le leur.

Durant leur périple, ils devront affronter la cupidité et la corruption des hommes, mais aussi des créatures maléfiques, dont le terrifiant Red Bull. Mais c'est plutôt d'eux-mêmes dont ils devront avoir peur.

Beagle signe un coup de maître avec ce livre poétique et fortement allégorique. Ici, ce n'est finalement pas la destination qui compte, mais bien le voyage des trois compagnons. Voyage sur la route, et voyage intérieur car chacun d'entre eux finira son parcours changé irrémédiablement.

Un classique de la Fantasy, qui en mérite le nom.