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Imajica, de Clive Barker

dimanche 21 juin 2009





Pour discuter d'Imajica et écrire une chronique en bonne et due forme, Pluthero Quexos serait certainement meilleur que moi. Après tout, il est l'un des plus célèbres dramaturges du Deuxième Empire. Mais il n'est qu'une ombre, un figurant à l'arrière de la scène, un nom exotique jeté au début de ce billet pour attirer votre attention. Laissons-le à son art et plongeons au cœur du spectacle.

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Charlie Estabrook a l'âme en peine. Judith l'a quitté, le blessant dans son orgueil. Un seul baume apaisera sa douleur : la mort de son ex. Le meurtre n'étant pas sa tasse de thé, Charlie fait appel à l'inquiétant Pie'oh'pah, assassin et prostitué. Celui-ci échoue dans sa basse besogne. La faute à Gentle, l'ancien rival de Charlie, le précédent amant de Judith.

Le plus étrange, c'est que Pie'oh'pah connaît Gentle. Pourtant celui-ci ne semble pas le reconnaître. Pie abandonne alors sa tâche et entraine Gentle à travers l'In Ovo, le vide entre les mondes, puis dans les Quatre Empires Réconciliés, territoires infinis aux multiples merveilles et horreurs où Gentle sera confronté à son passé oublié.

Tandis que Gentle parcourt l'Imajica, Judith devient la maîtresse d'Oscar Godolphin, membre d'une société secrète, la Tabula Rasa, dont le but est d'empêcher par tous les moyens la "réconciliation" de la Terre avec les autres Empires.

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Imajica est un roman (malgré ses deux épais volumes, il s'agit bel et bien d'un seul roman, déjà coupé pour la version originale) à la croisée des genres. Il commence comme un thriller fantastique avant de basculer dans la fantasy. Clive Barker poursuit la voie tracée avec Le royaume des devins et qu'Abarat, sa tétralogie pour la jeunesse, prolonge aujourd'hui. Il mêle le merveilleux à l'horreur et donne à la fantasy urbaine un de ses livres les plus sombres.

Avec l'Imajica, Clive Barker prend l'univers pour scène et la remplit de personnages fouillés et pittoresques. Nous sommes loin des nouvelles intimistes des livres de sang. Imajica est un voyage en pays inconnu, un roman épique pour un périple à nul autre pareil (comme d'habitude avec Barker, l'érotisme pas vraiment soft n'est jamais loin, évitez d'offrir Imajica à votre petit neveu à moins de vouloir l'initier à la sexualité inter-espèce).

Imajica est paru à une époque où les sites et blogs littéraires ne fleurissaient pas aussi facilement qu'aujourd"hui. Il est donc rarement chroniqué et c'est réellement dommage. Imajica est un chef-d'œuvre méconnu épuisé chez ses différents éditeurs francophones (respectivement Rivages, Pocket et Fleuve noir, l'édition Rivages est à éviter, il manque une très intéressante préface de l'auteur). On ne peut qu'espérer une réédition, pourquoi pas en seul volume, comme ce fut le cas outre-Manche. Si vous ne lisez pas en anglais, vous le trouverez donc difficilement mais si vous réussissez, vous vous embarquerez dans un voyage étrange et fascinant.

Concluons par une curiosité. Pour les collectionneurs patentés, le livre a donné naissance à un jeu de cartes. En anglais, bien entendu.

Auteur de cette chronique : Christopher

11 commentaires to Imajica, de Clive Barker:

El Jc a dit…

Je pense que je me laisserai tenter si je le trouve. Ta présentation est suffisamment intrigante pour éveiller l'intérêt.

arutha a dit…

Et hop, dans ma liste de fouilles ... puisqu'apparement, il est introuvable. ;o)

Martlet a dit…

J'ai à peu près le même avis. J'ai surtout beaucoup aimé le mélange des genres, avec un début plutôt fantastique/horreur "à la Barker" qui glisse ensuite vers la Fantasy. Avec un peu de mystères, et toutes les bizarreries auxquelles on peut s'attendre venant de cet auteur.

Philippe Fenot a dit…

Imajica et Secret Show sont mes deux premiers Clive Barker. J'ai pris une sacrée claque avec l'un et l'autre, et ils font tous les deux partie des livres qu'il faudra que je reprenne un jour. Très bonne idée d'en avoir fait une critique, c'est vrai qu'on en entend pas assez parler.

yno a dit…

C'est un des meilleurs trucs que j'ai lu. Une vraie oeuvre somme (vous vous souvenez de cette fin mystique en diable ?). L'intrigue accuse une grosse baisse de rythme au milieu (au début du faux-second tome) mais les digressions même un peu molassonnes font partie intégrantes du souffle épique que dégage ce roman. Non vraiment, y'a de tout dans ce livre, ça commence en banal polar/fantastique et ça part loin loin loin. Très grand.

Mimouille a dit…

C'est un livre magnifique....la prose de Barker est superbe, mais surtout je trouve son univers sombre, intriguant, dérangé...il faut pas oublier qu'il est à l'origine des Hellraiser. A lire en anglais pour ceux qui peux, son style est très agréable.

Esteren a dit…

Très inspirant en effet !
Merci pour l'article.

Christopher a dit…

Je réponds un peu tard, toutes mes excuses. Merci à toutes et à tous pour vos commentaires. Et merci à Martlet de m'avoir permis d'écrire cette petite chronique.

Ce livre - ou ses livres, pour la vf - n'est pas facile à trouver mais ce n'est pas impossible. Il y a quelques semaines, un ami l'a acheté sur ebay, le truc, c'est d'être là au bon moment.

Bonne lecture et bon week-end. ;-)

arutha a dit…

Pour ma part, je viens de les recevoir. Trouvés sur Price minister et il y en a encore. Il me tarde d'attaquer.

lael a dit…

oO je ne sais pas pourquoi le portail du cercle a déterré cette chronique ?! bref, j'ai récupéré ce livre par don de bibliothèque. je risque de faire des envieux alors XD mais je crois que j'ai pas le droit de les revendres. Pour l'instant l'aspect horreur me rebute, mais je pense bien le lire un jour. ça doit être dans la même veine que Perdido Street Station non ?

Juliana Green a dit…
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