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The Magister Trilogy, de Celia Friedman

jeudi 3 mai 2012

Traduction française : la Trilogie des Magisters (Bragelonne)

The Magister Trilogy est une oeuvre de Fantasy prenant place dans un univers pseudo-médiéval très classique, fait d'intrigues politiques, d'aventures et de magie. Vous n'avez pas encore fui ? Dans ce cas, cette trilogie mérite peut-être votre attention.



La substance de la série de Celia Friedman peut se résumer à ces quelques questions : Que feriez-vous si vous disposiez de pouvoirs magiques dont la seule limite est sa source : votre propre vie ? Que feriez-vous si chaque utilisation de cette magie réduisait votre espérance de vie d'une heure, d'un jour, d'une semaine ? Que feriez-vous maintenant si cette source n'était plus votre propre vie, mais celle de personnes "choisies" aléatoirement de part le monde, dont vous n'avez aucun moyen de connaître l'identité ?

Quand une menace millénaire promet la destruction de la civilisation, et que seule la magie semble en mesure de la contrer, c'est un dilemme des plus déchirants qui s'offre aux hommes et femmes de pouvoir de ce monde.

J'avais été agréablement surpris par la qualité du premier tome de cette série, que j'avais lu un peu par hasard en 2009 ou 2010. Celia Friedman (auteur de nombreux romans de SF et Fantasy, notamment en tant que C.S. Friedman) arrive à mélanger des intrigues politiques raisonnablement captivantes, une magie dont la forme change un peu de l'ordinaire et est étroitement liée au récit, et des personnages assez peu nombreux pour les standards actuels mais intéressants par leur (in)humanité. L'ambiance est par ailleurs plus sombre que la moyenne, et n'est pas sans rappeler les références habituels du (sous-)genre que sont GRRM ou Bakker.

Pas de syndrome Erikson* ici, malgré le statut de demi-dieux des Magisters, car l'utilisation de la magie est contrôlé par un système de loi explicites ou tacites qui oblige ces êtres surpuissants à conserver une certaine mesure dans leurs actes pour ne pas risquer l'ire de leur pairs. Des lois dont l'application parait au premier abord assez peu crédible, mais que l'auteur arrive graduellement à justifier à mesure de l'avancée du récit.

Si le deuxième tome continue globalement sur la même lancée, le troisième et dernier (lu il y a quelques jours) ne parvient pas complètement à conclure l'histoire de manière satisfaisante. Certaines pistes prometteuses semblent laissées à l'abandon, quand d'autres surgissent un peu de nulle part. A noter aussi la romance Kamala/Colivar, digne de la chick lit la plus décomplexée (et qui est le meilleur exemple d'une certaine perte de contrôle de l'auteur sur la psychologie de ses personnages, dans ce dernier tome), et les dialogues souvent un peu faibles et creux (tout de même dans la bonne moyenne pour le genre).

Point positif, la série bénéficie d'un rythme assez constant du début à la fin, ce qui n'est pas une mince affaire sur un tel nombre de pages.

Alors, au final, que penser de cette Magister Trilogy ? Que si la Fantasy épique est votre "came", vous y trouverez très probablement le fix qu'il vous faut pour patienter jusqu'au prochain Martin, Bakker, etc... Que si le genre vous indiffère, ou vous à finalement lassé, The Magister Trilogy a peu de chances de raviver la flamme, mais pourra toujours occuper un trajet en train ou en avion sans grand déplaisir.


(*) utilisation complètement débridée et improbable de la magie, cassant l'immersion et faisant perdre tout intérêt ou crédibilité au récit.

6 commentaires to The Magister Trilogy, de Celia Friedman:

arutha a dit…

Quel plaisir de retrouver tes chroniques. Tu étais encore moins productif que moi. Ce n'est pas peu dire. Quant à cette Magister Trilogy, elle me tente tout de même bien que je fasse partie des lassés de la fantasy. Mais elle ne sera pas en tête de mes priorités.

Martlet a dit…

Oui je pense que je pourrais postuler au trophée du blog le moins bien entretenu de toute la blogosphère. Dire qu'il y a des irréductibles qui l'ont gardé dans leur google reader ! Je suis touché :)

Merci arutha !

Gromovar a dit…

Dommage que ça se conclut mal. Je passe.

Anonyme a dit…

Tiens un revenant ;)

Cela dit, cette trilogie ne me tente pas tellement, je passe mon tour^^

Algernon a dit…

Moi je ne l'avais pas gardé dans mon Google Reader. Mais heureusement je passe ici tous les deux mois par nostalgie.

Quel plaisir de te relire, Martlet !

Julien Martlet a dit…

Ma foi, le plaisir est réciproque ;-)

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